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La SNCF, le Basket, la société, la politique...
En bref : MES TAS DE TRUCS ;)

L'arrêt de mon affaire a été rendu.
- Je suis condamné pour 'refus d'obtempérer' à 150Euros d'amende.
- Je dois en plus 83Euros à la SNCF au titre du PV initial.
- La SNCF a complètement été déboutée de son atteinte à l'image concernant l'arrêt de 20mn en Gare de Moirans. Pour info, elle demandait 2000Euros de dommages et intérêts à ce titre.
- Je dois débourser, au titre de remboursement des frais de justice, 500Euros à la SNCF. Pour info, la SNCF demandait 1000Euros à ce titre.

Un pourvoi en Cassation a été initié.

Je ne ferai pas plus de commentaires sur le dossier en cours, car ce blog est lu et est même très lu par les avocats de la SNCF, qui, n'ayant rien à se mettre sous la dent sur le fond de l'affaire, traquent le moindre de mes dérapages sur ce blog ;)

Donc, pour le moment, je me tais... Mais n'ayez crainte : ce n'est pas parce que je ne parle plus de cette affaire sur ce blog, que je n'en parlerai plus jamais ;)

Il y a énormément de choses à dire et je les dirai en temps et en heure : d'ici là... patience ;)

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11 août 2009 2 11 /08 /août /2009 07:00
C'est vraiment une bonne idée que d'avoir inventé et initié un tel évènement... Ca donne une image du cyclisme bien plus propre et belle que la bande de dopés qui s'amusent à arpenter nos routes de France avec la pharmacie du coin dans chaque bras...

M'est avis que la politique de resossialisation ne peut s'en trouver que renforcée...

Un article du journal 'Le Monde' daté du 17 juin 2009

**********

Petite reine mais grande évasion
L'administration pénitentiaire organise un Tour de France pour détenus et personnels. Une première observée de près à l'étranger

Privas et Le Pontet (Vaucluse) Envoyé spécial

Il n'a pas de chance, Eddy. Voilà cinq mois qu'il préparait son coup et, à peine lancé, il se casse la figure. Chute de vélo : quatre doigts fracturés. Impossible de tenir un guidon. Pour lui, l'aventure a pris fin le 5 juin, entre Valenciennes (Nord) et Montmédy (Meuse), dans la 2e étape du Tour de France cycliste pénitentiaire qui en compte quatorze. Parti le 4 juin de Lille, cette épreuve inédite arrive le 19 à Paris au stade Charléty, à l'issue d'un parcours de 2 400 kilomètres.

L'idée : un peloton de condamnés à des peines assez courtes et des personnels pénitentiaires qui pédalent sous les mêmes maillots. Le but : enrichir le " parcours de réinsertion " des détenus.

Ce 10 juin, ils sont cinquante-trois qui s'alignent au départ, à Privas. Sous la houlette de Jean-Paul Chapu, directeur de la prison de Loos (Nord) - l'initiateur de ce projet -, une vingtaine de participants accomplissent l'intégralité du périple, et des invités locaux - des détenus, des surveillants et des responsables régionaux de l'administration -, complètent la caravane le temps d'une étape. Casques de protection sur la tête, cuissards et maillots bien ajustés, silhouettes affûtées par des semaines d'entraînement, le peloton s'étire mollement. Il est à peine 8 h 30 et déjà le soleil chauffe. Au programme, 135 km sur les routes escarpées de l'Ardèche, du Gard et du Vaucluse, pour rejoindre Le Pontet, aux portes d'Avignon. Rude journée.

Eddy a raccroché la bicyclette mais les organisateurs lui ont trouvé un job : il aide le mécanicien et fait un reportage photo. Petit gabarit, teint couperosé, Eddy fait plus que ses 43 ans. Condamné à vingt-quatre mois pour une histoire d'abus d'alcool alors qu'il était en probation, il est incarcéré à la maison d'arrêt de Valenciennes depuis quatorze mois. Lorsque, en janvier, le directeur de la prison a annoncé qu'il cherchait des candidats pour faire un tour de France à vélo, Eddy s'est proposé d'emblée. " Je n'avais jamais fait de vélo, mais un projet comme celui-là, en prison, il n'y en a pas tous les jours ", dit-il.

Alors Eddy a suivi les cours théoriques du programme de réinsertion, s'est mis à l'entraînement, et a arrêté de fumer. Il voulait montrer à sa famille qu'il était capable de faire " un truc bien et un peu dur ". Prouver qu'avec de la motivation, " il pouvait se rattraper et revenir dans le droit chemin ". Eddy voyait ça comme un moyen de retrouver un peu de fierté. Quatre mois et quelques sorties à vélo plus tard, pari gagné. Il a été sélectionné parmi soixante-deux candidats avec cinq autres codétenus.

Eux six effectuent la totalité du Tour. Douze surveillants de Valenciennes les accompagnent. Ils roulent au même rythme, toujours ensemble. Personne ne s'échappe de ce peloton, composé de femmes et d'hommes, qui n'abrite ni maillot jaune ni lanterne rouge. Directeurs de prison, surveillants et magistrats se soumettent au même régime des " forçats de la route ", cher à Albert Londres. Les " matons " aident d'une " poussette " des détenus à la peine, tandis que ces derniers soutiennent une magistrate victime d'un coup de fatigue dans l'ascension d'un col.

Julien, 22 ans, est le benjamin. Il va sur ses douze mois de détention. Il lui en reste encore une quinzaine. Lui non plus n'avait jamais fait de vélo. Au cours de la préparation, il a appris qu'il pouvait " se fixer un but à atteindre ", qu'il était capable de " se donner du mal pour arriver à quelque chose ". Au sixième jour de course, il n'est pas peu fier. " Je savais que ça serait dur. Mais avec le temps, ça va de mieux en mieux. " Les kilomètres s'additionnant, il gagne en confiance et, plus encore, en estime de soi. " Ma mère est venue au départ à Lille. Ça lui a permis de me voir ailleurs qu'au parloir. J'étais fier de lui montrer que je pouvais faire quelque chose comme ça. Ça crée un peu d'espoir. "

Pendant la course, les relations entre détenus et personnels de la pénitentiaire ne relèvent plus du lien de surveillants à surveillés, mais de personnes engagées dans un même effort. " On se respecte ", constate Julien, qui avoue avoir " des discussions avec les surveillants " comme il n'en a jamais eues. " Ça a changé ma manière de les voir. Après tout, ils sont des hommes comme nous. Et eux aussi ils nous voient autrement. "

Comme dans une vraie course, la caravane vit selon ses règles. Tout le monde dort à deux par chambre dans les mêmes hôtels deux étoiles, prend les repas en commun à la même grande table. Pendant deux semaines, les détenus sont en permission de sortie délivrée par un juge. L'un d'eux pourrait-il en profiter pour s'évader ? La nuit, les chambres ne sont pas fermées à clef et, dans la journée, il serait facile de se faire la belle. " Ce serait tant pis pour lui. C'est un risque quotidien en prison ", relativise Jean-Paul Chapu. " Ce serait stupide. Ça gâcherait une chance qu'on nous laisse ", renchérit Julien.

Julien sait que sa belle échappée s'achèvera au soir du 19 juin à Paris. " Ce sera un peu déstabilisant ", redoute-t-il. Mais les organisateurs souhaitent que la séparation soit la moins déprimante possible. " On ne rentrera pas directement à Valenciennes, se rassure Jean-Paul Chapu. On a prévu une phase de décompression de 24 heures avec l'aide de psychologues avant de renvoyer tous le monde derrière les barreaux. " Au final, 198 détenus, près de 300 salariés de l'administration et 62 établissements auront été impliqués dans cette initiative, financée à hauteur d'environ 300 000 euros, avec l'aide de partenaires comme la fondation de la Française des jeux et Décathlon.

Moins de 200 détenus sur les 63 397 écroués dans les prisons, c'est peu ! Cette action audacieuse a valeur d'exemple. Reste à en faire un rendez-vous annuel à l'image de son inspirateur, le plus que centenaire Tour de France.

Yves Bordenave
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