Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Mes amis

En direct de chez mes amis :

Les news Basket

Recherche

...Mes coups de coeur
...Mes coups de gueule
...Mes joies
...Mes peines
...Mes espoirs
...Mes désespoirs
La SNCF, le Basket, la société, la politique...
En bref : MES TAS DE TRUCS ;)

L'arrêt de mon affaire a été rendu.
- Je suis condamné pour 'refus d'obtempérer' à 150Euros d'amende.
- Je dois en plus 83Euros à la SNCF au titre du PV initial.
- La SNCF a complètement été déboutée de son atteinte à l'image concernant l'arrêt de 20mn en Gare de Moirans. Pour info, elle demandait 2000Euros de dommages et intérêts à ce titre.
- Je dois débourser, au titre de remboursement des frais de justice, 500Euros à la SNCF. Pour info, la SNCF demandait 1000Euros à ce titre.

Un pourvoi en Cassation a été initié.

Je ne ferai pas plus de commentaires sur le dossier en cours, car ce blog est lu et est même très lu par les avocats de la SNCF, qui, n'ayant rien à se mettre sous la dent sur le fond de l'affaire, traquent le moindre de mes dérapages sur ce blog ;)

Donc, pour le moment, je me tais... Mais n'ayez crainte : ce n'est pas parce que je ne parle plus de cette affaire sur ce blog, que je n'en parlerai plus jamais ;)

Il y a énormément de choses à dire et je les dirai en temps et en heure : d'ici là... patience ;)

Archives

De la pub




4 août 2010 3 04 /08 /août /2010 07:00

Superbe initiative que ce site hébergé en Islande et qui permet la divulgation de tous les secrets journalistiques. Le droit y est bétonné de façon substantielle par l'utilisation de serveurs informatiques hébergés dans des pays ayant des contraintes juridiques fortes en matière de liberté de la presse !

Un must !

Un article du journal 'Le Monde' daté du 03 Juin 2010

*********

Wikileaks, contrebandier de l'info
Ce site Web divulgue depuis 2007 des documents sensibles en préservant l'anonymat de ses sources. Leur nouveau projet : inciter l'Islande à devenir un sanctuaire juridique de la liberté d'expression sur Internet

Eté 2009, la crise financière qui ruine l'Islande depuis un an ne fait qu'empirer, et une enquête judiciaire a été lancée pour savoir si les dirigeants des banques responsables du désastre ont violé la loi pour s'enrichir. Un matin, Kristinn Hrafnsson, reporter à la télévision publique RUV, reçoit un message anonyme l'informant que des documents accablants sur les banquiers islandais en faillite viennent d'apparaître sur Internet.

Il clique sur le lien qu'on lui a envoyé, et tombe sur un site baptisé Wikileaks, dont il n'avait jamais entendu parler : " Je n'en croyais pas mes yeux. Il y avait les livres de comptes de la banque Kaupthing, des courriels, des comptes rendus de réunions secrètes. Ils démontraient notamment que les plus gros emprunteurs de la banque étaient les propriétaires eux-mêmes, ils s'étaient portés garants d'eux-mêmes. Un délire. "

Après vérification, Kristinn Hrafnsson conclut que les documents sont authentiques, et prépare une série de reportages. Mais, le 2 août, peu avant le lancement du journal télévisé, la RUV reçoit une injonction du tribunal de Reykjavik interdisant la diffusion de l'un des reportages, pour violation du secret bancaire. Les journalistes expliquent à l'antenne ce qui vient de se passer, et montrent l'adresse du site Internet : " Wikileaks.org, de l'anglais leak, fuite. "

Kristinn Hrafnsson savait que l'effet serait immédiat : " Ici, la faillite des banques est un sujet ultrasensible. Toute la population s'est ruée sur Internet pour télécharger les documents. " Quatre jours plus tard, le tribunal, constatant son impuissance, lève son interdiction. Pour les Islandais, Wikileaks est devenu une espèce de héros national.

Le site a été créé en 2007, avec pour ambition de s'imposer sur le Net comme le refuge mondial des " whistleblowers " (sonneurs d'alarme) : des gens qui décident de dénoncer des actes illégaux commis par leur patron, leur supérieur ou un responsable politique, et qui détiennent des documents prouvant leurs accusations, mais qui veulent rester anonymes par peur des représailles. Pour l'expéditeur, la marche à suivre est simple : il suffit de se connecter sur la page sécurisée du site et d'expédier son fichier en un clic.

En coulisses, le système est plus complexe. Le document est d'abord crypté et extrait de son logiciel de fabrication, puis il entame un long périple. Il est d'abord stocké sur un serveur en Suède, afin de bénéficier de la loi suédoise sur la liberté de la presse : là-bas, un journaliste ne peut pas être contraint de dévoiler ses sources, et, s'il décide de le faire, la source démasquée peut l'attaquer en justice. Puis une copie est envoyée en Belgique, où la loi sur la protection des sources s'applique aussi aux techniciens qui manipulent le document. Enfin, il est chargé sur un serveur situé dans un troisième pays, que Wikileaks garde secret. C'est là qu'il est décrypté et publié. Wikileaks a mis en place un réseau planétaire de serveurs-relais anonymes, dont la seule fonction est de brouiller les pistes.

En trois ans, le site a reçu des milliers de textes et d'images dénonçant des cas de corruption ou de malversations : banques suisses aux îles Caïmans, fichiers compromettants pour l'Eglise de scientologie, liste de policiers britanniques membres d'un parti d'extrême droite, ou documents américains classés secret-défense sur le sort des prisonniers à Guantanamo ou en Afghanistan... Le site est aussi utilisé par les médias classiques : quand un journal doit renoncer à publier un article ou le supprimer de son site Internet suite à une décision de justice ou à des menaces, Wikileaks récupère le texte.

Le site est dirigé très discrètement par cinq personnes. L'une d'entre elles, Julian Assange, a décidé de devenir le porte-parole de l'organisation. M. Assange est d'origine australienne, mais il passe sa vie à voyager dans le monde, et séjourne souvent en Californie. A 39 ans, il a déjà une vie bien remplie : " Adolescent, j'aimais les maths et le piratage informatique, ce qui m'a rendu célèbre car j'ai eu des problèmes avec la justice. Puis j'ai créé un fournisseur d'accès Internet associatif, dédié à la défense de la liberté d'expression. J'ai aussi été journaliste, et entrepreneur. Et en 2006, j'ai décidé, avec quelques amis, de dépenser mes économies pour lancer Wikileaks. "

Aujourd'hui, le réseau fonctionne grâce à 800 techniciens et journalistes bénévoles, et à des milliers de sympathisants occasionnels. Quand il est attaqué en justice, ce qui arrive régulièrement, il peut compter sur l'aide également bénévole d'avocats américains et européens, de grands médias et d'associations de journalistes. Par ailleurs, il est régulièrement victime de l'assaut de pirates informatiques : " Le plus sérieux a eu lieu en 2009, se souvient M. Assange, juste après la publication de photos de moines tibétains assassinés. " Pour se défendre, le site a passé des accords informels avec des opérateurs télécoms internationaux.

Point faible : le financement, assuré exclusivement par des dons de sympathisants. Fin 2009, victime de son succès, Wikileaks voit ses coûts exploser, tandis que les recettes stagnent. Ses dirigeants décident alors de fermer le site temporairement, obligeant les militants à se lancer plus sérieusement dans la collecte de dons. Mission accomplie : fin mai 2010, Wikileaks avait réuni plus de 700 000 dollars (578 000 euros) et le site a pu rouvrir.

Entre-temps, en mars, il avait publié quelques documents jugés trop importants pour être mis en attente, notamment une vidéo prise par la caméra d'un hélicoptère de combat lors d'une opération menée à Bagdad en 2007. On y voit l'équipage abattre un groupe d'hommes, parmi lesquels deux photographes de l'agence Reuters, puis s'acharner sur les occupants d'une camionnette qui s'était arrêtée pour secourir les blessés. Le véhicule transportait deux enfants, qui furent grièvement atteints.

Avant sa diffusion, une équipe de journalistes avait enquêté pour vérifier son authenticité. Parmi eux, le reporter Kristinn Hrafnsson, qui est allé à Bagdad.

L'histoire d'amour entre Wikileaks et l'Islande ne s'est pas arrêtée avec l'affaire de la banque. En décembre 2009, Smari McCarthy, 26 ans, responsable de l'association universitaire Icelandic Digital Freedom Society, décide d'inviter Julian Assange à Reykjavik pour une conférence. A la surprise générale, il arrive avec un projet très ambitieux : faire de l'Islande un sanctuaire inviolable pour les documents numériques menacés de censure ou de destruction dans d'autres pays. Pour cela, il faut commencer par changer en profondeur la législation nationale en matière de liberté d'expression.

Plusieurs responsables politiques assistent à la conférence. Parmi eux, Birgitta Jonsdottir, députée au Parlement, et leader du Parti du mouvement, petite formation rebelle créée au plus fort de la crise de 2009. Séduite par le projet, Mme Jonsdottir le baptise Icelandic Modern Media Initiative (IMMI) et se met au travail, aidée par M. McCarthy et quelques bénévoles. Leur première tâche consiste à recenser les meilleures lois sur la liberté d'expression existant dans le monde : " Nous avons retenu les lois suédoise et belge sur la protection des sources, une loi estonienne sur la transparence de l'administration, une loi de l'Etat de New York interdisant d'attaquer en justice un média dans un pays non concerné par l'affaire, une loi californienne protégeant les médias contre les procès injustifiés... note Mme Jonsdottir. Et aussi la loi française sur la prescription des délits de presse au bout de quatre-vingt-dix jours. "

Puis Mme Jonsdottir entreprend de convaincre la classe politique que l'Islande doit adopter une série de lois inspirées de ces exemples étrangers. La période est propice, car le pays est gouverné depuis 2009 par une coalition rassemblant les sociaux-démocrates et les Verts de gauche, ouverts à ce genre d'aventure. Dix-neuf députés, appartenant aux cinq partis représentés au Parlement, cosignent une résolution visant à ordonner au gouvernement de rédiger les textes nécessaires.

La ministre de l'éducation, de la culture et des médias, Katrinn Jakobsdottir, membre des Verts de gauche, s'intéresse de près à l'initiative : " Je prépare déjà une réforme du droit de la presse qui s'harmonisera très bien avec l'IMMI. C'est un projet positif, qui mérite mon attention. Je vais rencontrer l'équipe qui a planché sur le dossier. " De même, la députée européenne Eva Joly, qui travaille comme consultante pour le procureur spécial islandais chargé d'enquêter sur les faillites bancaires, a exprimé son soutien au projet. Son assistant islandais fait partie du groupe de travail de l'IMMI.

En revanche, les députés du Parti de l'indépendance (opposition de droite) sont moins enthousiastes, même si deux d'entre eux ont signé la résolution.

Les Islandais espèrent que de nombreux médias étrangers, harcelés dans leur propre pays, viendront ouvrir des filiales de publication électronique. Restent les problèmes logistiques, mais M. McCarthy explique qu'ils n'existent pas : " Ce qui coûte le plus cher dans le fonctionnement d'un centre de données informatiques, c'est le refroidissement des machines. Or ici, vu notre climat, nous pourrons installer des systèmes de refroidissement naturel. En plus, notre électricité est l'une des moins chères du monde. "

Il rappelle aussi que l'Islande est idéalement située entre l'Europe et l'Amérique du Nord : " Nous sommes reliés vers l'est et vers l'ouest par trois câbles sous-marins en fibre optique, et nous utilisons à peine 2 % de leur capacité. Les étrangers peuvent arriver, nous avons de la marge. "

Yves Eudes

Partager cet article
Repost0

commentaires

Articles RÉCents