Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Mes amis

En direct de chez mes amis :

Les news Basket

Recherche

...Mes coups de coeur
...Mes coups de gueule
...Mes joies
...Mes peines
...Mes espoirs
...Mes désespoirs
La SNCF, le Basket, la société, la politique...
En bref : MES TAS DE TRUCS ;)

L'arrêt de mon affaire a été rendu.
- Je suis condamné pour 'refus d'obtempérer' à 150Euros d'amende.
- Je dois en plus 83Euros à la SNCF au titre du PV initial.
- La SNCF a complètement été déboutée de son atteinte à l'image concernant l'arrêt de 20mn en Gare de Moirans. Pour info, elle demandait 2000Euros de dommages et intérêts à ce titre.
- Je dois débourser, au titre de remboursement des frais de justice, 500Euros à la SNCF. Pour info, la SNCF demandait 1000Euros à ce titre.

Un pourvoi en Cassation a été initié.

Je ne ferai pas plus de commentaires sur le dossier en cours, car ce blog est lu et est même très lu par les avocats de la SNCF, qui, n'ayant rien à se mettre sous la dent sur le fond de l'affaire, traquent le moindre de mes dérapages sur ce blog ;)

Donc, pour le moment, je me tais... Mais n'ayez crainte : ce n'est pas parce que je ne parle plus de cette affaire sur ce blog, que je n'en parlerai plus jamais ;)

Il y a énormément de choses à dire et je les dirai en temps et en heure : d'ici là... patience ;)

Archives

De la pub




21 octobre 2009 3 21 /10 /octobre /2009 07:00
Sous couvert que la monarchie ne puisse faire l'objet d'aucun débat (sic!), on interdit un sondage idoine au Maroc.

C'est, bien entendu, un viol manifeste de la démocratie quand on empêche la presse de faire son travail par la demande d'un sondage !

Preuve est faite que le Maroc a encore énormément de travail à faire pour parvenir pleinement sur la voie de la démocratie.

******


Sondage interdit : « Le Monde » censuré au Maroc
Article paru dans l'édition du 05.08.09
'édition du Monde daté mardi 4 août a été censurée au Maroc. La non-distribution du quotidien dans le royaume a été confirmée, mardi matin, par la société en charge de la distribution, la Sochepresse. Au cours du week-end, les autorités marocaines avaient informé celle-ci que Le Monde serait censuré dès lors qu'il publierait les résultats d'un sondage d'opinion sur le bilan des dix années de règne du roi Mohammed VI.

Pour avoir rendu compte de ce sondage réalisé en partenariat avec Le Monde - et largement positif pour le fils de feu Hassan II -, l'hebdomadaire marocain TelQuel et sa version en arabe Nichane avaient été saisis samedi 1er août. La monarchie « ne peut faire l'objet d'un débat, même par voie de sondage », devait expliquer le ministre de la communication, Khalid Naciri.

« Aucune loi n'interdit les sondages au Maroc », s'est défendu, lundi, le directeur de TelQuel, Ahmed Benchemsi, au cours d'une conférence de presse au siège de l'hebdomadaire. Selon lui, « les responsables ont interdit nos 100 000 exemplaires [le chiffre global des exemplaires de TelQuel et de Nichane mis en vente] en s'appuyant sur des articles de la Constitution et du code de la presse qui qualifient de sacrée la personnalité du roi ».

M. Benchemsi a annoncé le dépôt le même jour d'une plainte devant le tribunal administratif de Casablanca. La décision des juges est attendue mercredi.

La saisie des deux hebdomadaires marocains a été condamnée par le syndicat de la presse marocaine « au nom du respect de la liberté de la presse ». L'association Reporters sans frontières (RSF), dont le siège est en France, a de son côté dénoncé une « décision archaïque et illégale ». L'Association marocaine des droits de l'homme a fait de même.

« Volonté de nuire »

Les démêlés de la presse marocaine avec le Palais royal ne sont pas sans rappeler une affaire voisine. Début 2006, un hebdomadaire arabophone avait désigné « l'homme de l'année ». Or le choix s'était porté sur un défenseur des droits de l'homme, Driss Benzekri, et non sur le roi Mohammed VI, arrivé en deuxième position. « Ce présumé sondage est une véritable méprise [Il a] visiblement comme objectif la mauvaise foi et la volonté de nuire », avait commenté un ministre tandis qu'un autre évoquait un « besoin urgent d'une loi qui organise les sondages ».

Récemment, à la mi-juillet, Le Monde, dont la diffusion ne cesse de progresser dans le royaume, avait publié un dossier dressant le bilan des dix années du règne de Mohammed VI. Le numéro avait été retenu par les autorités et mis en vente très tardivement. Cette censure déguisée n'avait pas empêché le journal d'être bien vendu.
Jean-Pierre Tuquoi
Partager cet article
Repost0
20 octobre 2009 2 20 /10 /octobre /2009 07:00
J'en suis pas fier mais ma région natale est gérée par une bande de magouilleurs qui abusent des finances publiques.

Voici un bon article qui se suffit largement à lui même.

Un article du journal 'Le Monde' daté du 01/09/2009

*******

La communauté de communes de Metz peine à adopter un " régime minceur "
Une des 40 communes a opté dimanche 30 août par référendum pour une division par deux du nombre de vice-présidents

Metz Correspondant

Son surnom d'" armée metzicaine ", la communauté d'agglomération des 40 communes de Metz Métropole, le doit à ses 48 vice-présidents réunis au sein d'un conseil de 170 délégués. Un record absolu puisque c'est deux fois plus de vice-présidents que dans l'agglomération nîmoise, de taille comparable, et que l'assemblée est plus pléthorique que celle de la communauté urbaine du Grand Lyon, six fois plus peuplée.

A ces aberrations numériques s'ajoutent les attributions parfois " improbables " des délégations de ces vice-présidents, qui à la fourrière animale, qui à la bureautique, aux affaires générales ou aux catastrophes naturelles. Et puis, bien sûr, les 1 780 euros brut perçus chaque mois en guise d'indemnités par chacun d'entre eux.

Après des mois de polémique que la création d'une " commission de réflexion sur la gouvernance " ne parvient pas à apaiser, le président de la communauté, Jean-Luc Bohl (divers droite), engage une réforme de la gouvernance. Le 25 mai dernier, il fait adopter un projet visant à réduire de 170 à 105 le nombre de délégués et à diviser par deux celui des vice-présidents, dès 2010. Pour aboutir, ce texte doit encore être validé par une majorité de communes adhérentes. Et c'est là que le bât blesse, car la réforme n'est pas du goût de tous.

Christophe Martin, avocat à la ville et maire à... la campagne - sa municipalité de Mey compte 330 habitants -, décoche le premier. Il assimile le dégraissage de l'assemblée et des vice-présidences à un " coup d'Etat visant à museler les petits maires ". A ceux qui lui reprochent de s'accrocher à son poste et à ses indemnités de vice-président, il rétorque que " la démocratie a un prix ". Que d'aucuns trouvent un peu élevé, même sur ses terres.

En désaccord avec une partie de son conseil municipal, Christophe Martin décide de s'en remettre à la vox populi et organise un référendum local, persuadé d'être soutenu par la majorité de ces administrés. Ce dimanche 30 août, les 101 citoyens qui prennent part au vote infligent à leur élu un cinglant désaveu. A 81,63 % (80 pour, 18 contre, 3 blancs), ils approuvent la réforme que leur maire voulait voir enterrée.

Loin de se démonter, celui-ci se dit " finalement satisfait ", une fois le dépouillement terminé. " Jusqu'à présent, j'étais le représentant de ma commune dans l'agglomération. Avec le nouveau système qui nous est proposé, je serai l'élu de tous les habitants de la métropole ", a-t-il philosophé. " Le bon sens l'emporte et c'est ça qui compte ", commente plus sobrement l'un de ses administrés, partisan de la cure de minceur de l'" armée metzicaine. " La réforme va donc continuer son chemin.

Nicolas Bastuck
Partager cet article
Repost0
19 octobre 2009 1 19 /10 /octobre /2009 07:00
Il est devenu évident que la politique tout sécuritaire de notre gouvernement est un échec. Bien sûr, on peut essayer de faire du chiffre, on peut essayer de rassurer les Français, mais, à l'arrivée, quand on baffoue la justice, le respect et que l'on veut écraser plutôt que de comprendre et d'éduquer, les résultats reviennent comme un boomerang.

Hortefeux est donc un ministre médiocre, qui exerce une politique sécuritaire médiocre, dictée par un président médiocre. Malheureusement, il n'y a rien à dire de plus.

Un article du journal 'Le Monde' daté du 01/09/2009

************

Le gouvernement veut reprendre la main sur la sécurité
Le chef de l'Etat et le ministre de l'intérieur convoquent deux réunions sur ce thème en début de semaine

Après la publication de nouvelles statistiques, très médiocres, sur l'évolution de la délinquance, le chef de l'Etat et le gouvernement veulent replacer la problématique de la sécurité au coeur de l'agenda politique. Nicolas Sarkozy doit organiser une réunion interministérielle à l'Elysée, mardi 1er septembre, avant que le ministre de l'intérieur, Brice Hortefeux, ne réunisse les directeurs départementaux de la police et de la gendarmerie, mercredi 2, pour les " mobiliser " à nouveau sur le front de la délinquance, marqué par une hausse de 4,3 % sur un an des agressions sur les personnes.

M. Hortefeux reprend ainsi la méthode Sarkozy de management de la sécurité qu'il avait lui-même expérimentée au ministère de l'immigration à propos des statistiques de reconduite à la frontière. Méthode qui consiste à augmenter la pression sur les échelons départementaux - préfets et directeurs départementaux des forces de l'ordre - pour leur demander de meilleurs résultats, donc de meilleures statistiques.

Après cette première réunion, M. Hortefeux devrait également convoquer les responsables des dix départements dans lesquels les résultats sont les plus défavorables et ceux des dix départements où ils sont les meilleurs pour " échanger leurs expériences ".

Comme lors des précédentes communications, l'Elysée et le ministère de l'intérieur veulent orienter le débat sur quelques sujets phares. Des dossiers très symboliques comme les " bandes ", à propos desquelles le Sénat doit examiner le texte déjà adopté par l'Assemblée nationale en juin. D'autres, très grand public, comme les cambriolages en hausse de 12 % sur un an, et pour lesquels doit être annoncé un programme d'action. Sans oublier les thèmes présentés comme de nouvelles formes de délinquance au rang desquelles ils rangent par exemple " les violences gratuites ", comme les rixes du samedi soir. " La sécurité est un combat permanent. Il nous faut nous adapter en permanence ", explique-t-on dans l'entourage de Brice Hortefeux.

Dans la maison policière, cette pression mise sur les échelons intermédiaires et, par ricochet, sur l'ensemble de la machine administrative, passe moins bien qu'auparavant. L'expression " donner un coup de collier ", utilisée par M. Hortefeux en août, a ainsi fait tiquer bon nombre de responsables policiers et de syndicalistes qui estiment que les services locaux ne sont pas loin de tourner au maximum avec les moyens actuels.

" Le coup de collier, les policiers de terrain le donnent tous les jours, alors que le niveau de violence augmente depuis quelques mois, en particulier au cours de leurs interventions ", a réagi Nicolas Comte, secrétaire général du SGP-Unité police (gardiens de la paix).

" Si ces réunions servent à analyser la situation, pourquoi pas ? Mais si c'est uniquement pour tirer les oreilles, pour manier la politique du bâton, ce sera inefficace ", ajoute Sylvie Feucher, secrétaire générale du syndicat des commissaires (SCPN).

Les syndicats soulèvent deux difficultés. D'abord sur les moyens. A l'image des autres organisations, le SGP considère que les demandes du ministre sont " tout bonnement incompatibles " avec la réduction des effectifs prévue dans le cadre de la révision générale des politiques publiques (RGPP).

Ensuite sur le plan judiciaire, surveillé de près par les policiers, alors que se profilent la réforme de la procédure pénale - avec la remise, mardi 1er septembre, des conclusions de la commission Léger au président de la République - et le vote de la loi pénitentiaire, à l'Assemblée nationale. " Ça ne sert à rien de nous inviter à interpeller plus et mieux s'il n'y a pas de suite judiciaire. La prochaine loi pénitentiaire risque de remettre en cause notre travail. Je m'inquiète du découragement des policiers et des habitants ", estime ainsi Bruno Beschizza, secrétaire général de Synergie (officiers), convaincu que le texte a surtout pour vocation de vider les prisons surchargées. " C'est un non-sens de nous demander de faire baisser la délinquance et de préparer ce type de texte de loi ", ajoute le syndicaliste.

La pression syndicale ne devrait pas s'estomper : les cinq prochains mois, les syndicats policiers seront en campagne pour les élections professionnelles de janvier 2010. Une période traditionnellement propice aux surenchères entre syndicats, à l'image de la dernière campagne en 2006.

Luc Bronner
Partager cet article
Repost0
16 octobre 2009 5 16 /10 /octobre /2009 07:00
Voici un super article où l'on dit que la France est légèrement en retard du point de vue de l'incitation de ses salariés à aller au boulot en vélo.

En tant que cycliste, j'en suis convaincu ;)

C'est un mode de circulation qui a l'immense avantage d'être économique et qui suscite une envie aussi forte qu'elle est pratiquée régulièrement : en clair, plus on en fait, plus on aime ça !

Un article du journal 'Le Monde' daté du 11 Septembre 2009

***********

Des pistes pour inciter les Français à aller au bureau à vélo
LE MONDE | 11.09.09 | 17h01  •  Mis à jour le 11.09.09 | 20h56

omment inciter les Français à prendre leur vélo pour aller au bureau ? "Ce type de déplacement ne représente pas plus de 3 % du trafic en France, alors qu'il atteint 27 % à 35 % dans des villes comme Karlsruhe, Fribourg ou Copenhague", souligne Jean-Marie Darmian, maire (PS) de la petite commune de Créon, en Gironde. M. Darmian préside le Club des villes et territoires cyclables, qui regroupe plus de mille collectivités locales souhaitant promouvoir l'usage du vélo comme "mode alternatif de déplacement".

Le Club souhaite que la loi de finances pour 2010 contienne des mesures incitant les Français à utiliser le vélo. Il demande que, à partir de 2011, les Français qui achètent leur premier deux-roues soient remboursés partiellement : soit par un crédit d'impôt égal à 40 % de leur dépense, soit par un chèque-vélo de 200 euros pour un deux-roues ordinaire et de 400 euros pour un deux-roues avec assistance électrique. Le prix d'achat moyen d'un vélo ordinaire est de 262 euros, tandis que celui d'un vélo à assistance électrique s'élève à 950 euros.

Le Club souhaite aussi que les salariés qui font l'effort de venir au bureau à bicyclette soient "récompensés" par une indemnité annuelle de 200 euros versée par l'employeur. Elle couvrirait, en partie, les frais d'entretien (freins, pneus, etc.) estimés à 250 euros par an. Cette indemnité s'ajouterait au remboursement de la moitié du coût de l'abonnement à un service public de location de vélo. "L'entreprise pourrait bénéficier d'aides de l'Etat si cette démarche était retenue comme mesure compensatoire à la contribution climat-énergie, estime M. Darmian. On ne peut pas créer une taxe carbone si on n'incite pas les gens à basculer vers d'autres moyens de déplacement."

En Belgique, les employés qui viennent au bureau à bicyclette reçoivent, depuis 1999, une indemnité de 20 centimes par kilomètre. Aux Pays-Bas, les employeurs offrent un vélo à leurs employés tous les deux ans. La ville de Vienne a instauré cet été une "prime au recyclage" de 70 euros pour l'achat d'un vélo coûtant au moins le double.

Rafaële Rivais
Article paru dans l'édition du 12.09.09
Partager cet article
Repost0
15 octobre 2009 4 15 /10 /octobre /2009 07:00
Mittérand, comme chacun sait n'était pas un honnête homme. Il était cultivé, certes, mais pas honnête. Il n'a pas été un leader et un grand homme d'Etat. Il a été un roi avec une posture pédante vis à vis de son peuple.

Il était cultivé, et c'est peut être par un excès de culture et un manque évident de réflexion, qu'il a cru que l'histoire allait simplement se répéter à l'identique, et qu'il a cru que l'Allemagne allait devenir l'ennemi qu'elle avait été jadis.

C'était évidemment sous-estimer largement ce peuple Allemand. C'était le traiter d'imbécile invétéré toujours prompt à écraser ses voisins. Mittérand a traité ce peuple comme étant viscérallement mauvais. C'est comme si les Espagnols considéraient les Français comme mauvais car ils avaient eu à leur tête cet enculé et ce dictateur qu'était Napoléon, appelé, je vous le rappelle, "Le boucher".

Un article du journal 'Le Monde' daté du 12 Septembre 2009

*********

Entente cordiale contre l'Histoire
Des archives du Foreign Office mettent en lumière l'hostilité à la réunification allemande de François Mitterrand et Margaret Thatcher, après la chute du Mur

Certains ont dit que ce féru d'histoire était passé totalement à côté de l'un des événements majeurs du XXe siècle en Europe. D'autres ont assuré que François Mitterrand avait au contraire accompagné et encouragé la réunification allemande. Vendredi 11 septembre, le Foreign Office britannique a rendu publiques des archives relatives à cette période. Elles montrent un président français à la fois très méfiant, pour ne pas dire brutal, à l'égard des Allemands et pourtant convaincu que la République démocratique allemande (RDA) et la République fédérale d'Allemagne (RFA) seraient bientôt unies.

A l'approche du vingtième anniversaire de la chute du mur de Berlin, le 9 novembre 1989, le ministère des affaires étrangères de Sa Majesté a décidé de " déclassifier " quelque 600 pages de correspondances et comptes rendus de réunions relatifs à cette période. Plutôt que d'attendre trente ans que ces documents tombent dans le domaine public, l'équivalent britannique du Quai d'Orsay a voulu profiter de l'occasion pour montrer au monde entier que ses diplomates avaient compris l'importance du phénomène. Et lutté, autant que leur place le leur permettait, contre une Margaret Thatcher, alors premier ministre, résolument opposée au processus de réunification. Une sorte de revanche de ces hommes de l'ombre contre le 10 Downing Street.

Le Financial Times, qui a révélé jeudi l'existence de ces archives, a permis au Monde de les consulter. On y trouve deux lettres de Charles Powell, le secrétaire privé de la " Dame de fer ", qui relatent des rencontres entre sa patronne et François Mitterrand. Dans la première d'entre elles, en date du 8 décembre 1989, Lord Powell décrit un président français obsédé par la répétition de l'histoire. " L'Allemagne n'a jamais trouvé ses frontières, fait-il dire à M. Mitterrand, le peuple allemand a constamment été en mouvement. Et il l'est aujourd'hui. "

Dans ce contexte, poursuit le conseiller diplomatique de Mme Thatcher, Mitterrand " craignait que la France et la Grande-Bretagne ne se retrouvent dans la situation de leurs prédécesseurs dans les années 1930, qui n'avaient pas su réagir " au désir d'hégémonie allemande.

Jacques Attali, qui se souvient que le président français et le premier ministre britannique se sont vus ce 8 décembre 1989 en marge d'un sommet réuni à Strasbourg, a livré sa version du même épisode dans le troisième tome de Verbatim (Fayard, 1995), recueil des notes prises en tant que conseiller spécial. " On se trouve dans la situation des dirigeants de la France et de l'Angleterre avant la guerre, qui n'ont réagi devant rien. Il ne faut pas se retrouver dans la situation de Munich ! ", aurait lancé, selon lui, François Mitterrand.

Juste avant, toujours selon M. Attali, la " Dame de fer " avait ouvert son sac à main, en avait sorti deux cartes d'Europe un peu froissées, découpées dans un journal britannique, l'une de l'avant-guerre, l'autre de l'après-guerre, et avait dit, d'un geste vers l'est de l'Allemagne : " Ils prendront tout ça, et la Tchécoslovaquie. "

Dans la seconde lettre de M. Powell, qui relate un déjeuner entre les deux protagonistes le 20 janvier 1990, François Mitterrand serait allé encore plus loin. " La perspective de la réunification a provoqué un choc mental chez les Allemands ", lui fait dire le conseiller de Mme Thatcher. Et celui-ci a eu pour effet de " les faire redevenir ces "mauvais" Allemand qu'ils étaient ", l'adjectif " mauvais " étant présenté comme sortant directement de la bouche du président. " L'Allemagne peut se réunifier (...) et même reprendre des territoires qu'elle a perdus pendant la guerre ", aurait ajouté François Mitterrand. " Elle peut même être plus étendue que sous Hitler. "

Ces mots, Hubert Védrine, alors porte-parole de l'Elysée, assure ne les avoir jamais entendus. La comparaison avec la période hitlérienne est pour lui " grotesque ", même s'il affirme dans ses Mémoires, Les Mondes de François Mitterrand (Fayard,1996), à propos du président : " On dirait qu'il passe par toutes les appréhensions, tous les fantasmes français avoués ou inavoués. " M. Attali, lui, se souvient d'une Margaret Thatcher " déchaînée contre Helmut Kohl ", lors de ce déjeuner à l'Elysée. Et d'un François Mitterrand acquiesçant : " Vous avez raison. Et il oublie que le régime soviétique est toujours là. Si Kohl continue à vouloir violer tout le monde, ils feront à Dresde ce qu'ils ont fait à Prague. "

Pour l'historien Frédéric Bozo, professeur à Paris-III, les dirigeants français et britannique avaient une relation " assez étrange " :" Thatcher exerçait sur Mitterrand une sorte de charme, il avait une fascination pour elle, il n'osait pas la contredire. " Peut-être le président socialiste ne s'opposait-il pas franchement aux " propos germanophobes " du premier ministre libéral, suggère l'auteur de Mitterrand, la fin de la guerre froide et l'unification allemande, De Yalta à Maastricht (Odile Jacob, 2005).

" Il ne faut pas oublier que, en 1945, 6 millions d'Allemands qui étaient là depuis plus de six cents ans ont été chassés de Poméranie, de Silésie et de Prusse-Orientale par les Soviétiques. Ils sont partis en Allemagne de l'Ouest ", tient à préciser Maurice Gourdault-Montagne, conseiller politique à l'ambassade française à Bonn il y a vingt ans et aujourd'hui ambassadeur à Londres. Pour eux, la question des frontières allemandes était légitime et " ils représentaient une frange importante de l'aile droite de la CDU et de la CSU en Bavière, que M. Kohl ne voulait pas perdre ". Le chancelier allemand, sous la pression de ses voisins européens, a fini par reconnaître la ligne Oder-Neisse comme frontière d'une Allemagne unifiée, mettant ainsi fin à toute polémique sur le sujet.

François Mitterrand, à lire M. Powell, n'a jamais cru, contrairement à Mme Thatcher, qu'il était possible d'empêcher la réunification qui sera entérinée le 3 octobre 1990. Reste que son incompréhension initiale de la situation et sa visite à Berlin-Est fin 1989 - le mur de Berlin est déjà tombé -, au cours de laquelle il signe un accord bilatéral de cinq ans avec la RDA, ont pu brouiller le discours. Les réticences du président français, à certains moments du processus et si légitimes aient-elles été, juge M. Gourdault-Montagne, ont donné l'impression aux Allemands d'une " France qui ne parlait pas le langage du coeur ".

" Le doute s'est installé à ce moment-là " entre l'Allemagne et la France, juge Pierre Lellouche, le secrétaire d'Etat chargé des affaires européennes, " et il est indispensable aujourd'hui de le surmonter. Il faut rebâtir cette confiance-là ". Dans ce but, le gouvernement " réfléchit aux gestes qu'il faut faire en direction de l'Allemagne " à l'occasion de la commémoration de la chute du rideau de fer : " Je voudrais que ce soit l'occasion de réussir le rendez-vous franco-allemand qui a été raté il y a vingt ans. "

Virginie Malingre et Marie-Pierre Subtil
Partager cet article
Repost0
14 octobre 2009 3 14 /10 /octobre /2009 07:00
Ah, la Russie et ses coups tordus ! Après l'affaire de l'agent secret empoisonné au Polonium, après les assassinats des journalistes trop curieux, après l'empoisonnement des futurs dirigeants d'états voisins, voici la vente d'armes qui tourne mal !

Une histoire digne d'un James Bond marrante et tordante à souhait !

Un article du journal 'Le Monde' daté du 10/09/09

**********

La Russie entretient le mystère autour de la cargaison de l'" Arctic-Sea "
Moscou prétend, après enquête, que les cales du bateau piraté ne contenaient que du bois. Les marins, rapatriés en Russie, ont été détenus plusieurs jours dans une prison du FSB

Moscou Correspondante   

Le mystère de l'Arctic-Sea, ce navire détourné en mer Baltique en juillet, puis libéré par la marine russe au large de l'Afrique en août, s'est épaissi un peu plus encore, mardi 8 septembre, en raison des explications peu convaincantes des autorités russes.

    Libération du capitaine turc condamné en Géorgie

Le capitaine turc, Mehmet Coskun Ozturk, condamné à vingt-quatre ans de prison en Géorgie pour avoir pénétré avec un bateau de fret dans les eaux revendiquées par les autorités du territoire séparatiste géorgien d'Abkhazie, a été libéré, mardi 8 septembre, indiquent des sources judiciaires géorgiennes. Cette décision a été prise au cours d'une rencontre, lundi en Géorgie, entre le ministre turc des affaires étrangères, Ahmet Davutoglu, et le président géorgien, Mikheil Saakachvili. - (AFP.)
[-] fermer

Pour couper court aux spéculations des médias étrangers, prompts à affirmer que le bateau convoyait des missiles russes destinés à l'Iran, le parquet russe a rendu compte de son travail d'inspection. Un constat s'impose : les enquêteurs n'ont trouvé " que du bois " à bord, dit un communiqué du parquet, mardi. " Les enquêteurs examinent en détail la cargaison du bateau : il n'y a que du bois de sciage. Aucune autre marchandise que celle qui a été déclarée n'est apparue jusqu'à maintenant ", affirme le comité d'enquête du parquet.

Dans quelques jours, l'Arctic-Sea entrera dans le port russe de Novorossiisk, sur la mer Noire. A son arrivée, il sera de nouveau inspecté. Le ministre russe des affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a promis, mardi, une enquête " transparente " sur toute l'affaire, avec la participation des autorités de Malte, où le navire était enregistré. Selon lui, les affirmations récentes de plusieurs experts et des médias sur la présence dans les soutes de missiles russes air-sol S-300 sont " absolument fausses ".

Malgré ces démentis, les questions demeurent. Si l'Arctic-Sea transportait bien du bois de sciage, comment se fait-il qu'il ait été la cible de pirates ? Pourquoi l'Etat russe a-t-il déployé de tels moyens - mise en alerte de deux sous -marins, mobilisation de trois vaisseaux militaires, coopération avec l'OTAN - pour sauver une cargaison de bois, estimée au bas mot à 1,3 million de dollars (920 000 euros) ? Enfin, pourquoi les marins rapatriés (11 des 15 membres de l'équipage) ont-ils été placés au secret sitôt leur arrivée à Moscou ?

La façon dont les membres de l'équipage ont été interdits de contact avec la presse après avoir été libérés ne fait qu'ajouter au mystère. " Nous étions dans le triangle des Bermudes, et les pirates nous nourrissaient de crème glacée ", a plaisanté l'un d'entre eux à son arrivée en Russie.

Le 20 août, les onze marins et les huit présumés pirates de l'Arctic-Sea étaient ramenés à Moscou par trois Iliouchine 76, des avions de transport militaire capables de convoyer 40 tonnes de chargement chacun. A l'évidence, ces appareils transportaient autre chose que les marins, les pirates, et leurs bagages. Sans aucun doute, ces gros porteurs avaient à bord la mystérieuse cargaison de l'Arctic-Sea. Une fois celle-ci à l'abri, les enquêteurs ont pu se mettre au travail : il ne restait plus que du bois.

" Vous verrez. Quand l'Arctic-Sea arrivera à Novorossiisk, le contenu de ses cales sera filmé et montré pour nous prouver que rien ne s'est passé ", confiait au Monde, il y a quelques jours, Mikhaïl Voïtenko, rédacteur en chef du bulletin maritime Sovfrakht. Cet expert avait été le premier à émettre des doutes sur la version officielle de piratage du navire. Selon lui, l'affaire de l'Arctic-Sea n'avait rien d'un différend commercial ni d'une opération mafieuse. Il s'agissait plutôt d'une " affaire grave entre deux Etats ".

" Révoltant "

S'il a tiré la sonnette d'alarme, c'est par solidarité avec les marins. Il craignait que l'équipage ne soit accusé de complicité avec les présumés pirates. " Les marins savent ce que le bateau transportait dans ses cales, mais ils n'y sont pour rien. Le fait de les avoir enfermés des jours durant à Lefortovo - la prison du FSB, les services de sécurité russes - est révoltant. Ils sont rentrés chez eux à Arkhangelsk, mais n'essayez pas de les joindre, ils sont sous la loupe du FSB. "

Visiblement effrayé, Mikhaïl Voïtenko nous avait raconté alors avoir reçu " des menaces par téléphone de la part de gens très sérieux ". Deux jours plus tard, craignant pour sa vie, il prenait le premier avion pour la Turquie. Sovfrakht, son employeur, s'est empressé d'affirmer qu'il avait été " envoyé en voyage d'affaires à Istanbul ". Il est maintenant réfugié en Thaïlande.

Marie Jégo
Partager cet article
Repost0
13 octobre 2009 2 13 /10 /octobre /2009 07:00
Voici un article très intéressant montrant que la langue arabe n'a plus la côte au sein de l'éducation nationale. Le problème, et comme le montre l'article, c'est que le risque est que l'enseignement de cette langue soit prise in fine, par son enseignement dans un cadre religieux.

Nos plus hautes instances éducatives devraient prendre ce problème au sérieux pour préserver un critère laïc favorisant l'intégration au sein de notre société.

Un article du journal 'Le Monde' daté du 09 Septembre 2009

********

La langue arabe chassée des classes
Par manque de volontarisme et par rejet, l'enseignement de l'arabe est de moins en moins accessible au sein de l'éducation nationale. Associations culturelles et mosquées ont pris le relais

L'arabe, une langue d'avenir ? Les Danois y croient. Copenhague vient d'introduire, à cette rentrée, l'arabe dans les collèges. Tout en accélérant l'intégration des 10 % des 31 000 collégiens d'origine palestinienne, libanaise et irakienne, la capitale danoise veut préparer les bataillons de commerciaux qui partiront demain, espère-t-elle, à l'assaut des pays du Golfe. Un discours simple et pragmatique qui n'a pas cours en France, où l'enseignement de l'arabe, pourtant centenaire, est laissé à l'abandon par l'éducation nationale, au profit des mosquées qui ont capté la demande.

Que quelques lycées prestigieux de centre-ville regroupent des classes d'arabophones ne doit pas faire illusion. Reléguée dans les zones d'éducation prioritaire, la langue arabe ne parvient pas à quitter son ghetto. Dans l'enseignement secondaire, les effectifs sont faméliques : 7 300 collégiens et lycéens étudient la langue arabe, soit deux fois moins qu'à la fin des années 1970. Parmi ces élèves, 1 800 suivent les cours du Centre national d'enseignement à distance (CNED) et 1 500 résident à La Réunion et à Mayotte.

A l'école primaire, apprendre l'arabe passe par les cours d'Enseignement de langue et de culture d'origine (ELCO). Formalisé dans les années 1970 pour préserver " l'identité culturelle " des enfants d'immigrés, ce dispositif est confié aux pays d'origine mais contrôlé par l'éducation nationale. Avec plus de 35 000 élèves, dont 22 679 en arabe, les cours sont dispensés en dehors du temps scolaire. Le dernier rapport de l'éducation nationale consacré aux ELCO, publié en mars 2006, relève que les cours d'arabe " ne sont pas convaincants ". Non qu'ils se soient transformés en cours de religion, comme les inspecteurs l'ont maintes fois entendu, mais à cause de leur piètre qualité : méthodes jugées d'un autre âge, absence de lien entre l'arabe dialectal et arabe standard, rappel constant au pays d'origine et à son régime politique...

La comparaison avec les autres langues " rares " joue en la défaveur de l'arabe. Le chinois, porté par un effet de mode qui ne faiblit pas, attire environ 15 000 élèves dans le secondaire, le portugais 12 000, le russe 14 000 et l'hébreu 7 000. Cet échec sonne, pour nombre d'arabisants, comme un symptôme du rejet des Maghrébins dans la société française. " L'enseignement de cette langue se porte aussi mal que les populations qui la parlent ", résume Abdellatif Naguaoui, professeur d'arabe au lycée Alfred-Noble de Clichy-sous-Bois (Seine-Saint-Denis). Traduire : l'arabe est aussi mal aimé que la communauté qui le parle.

Du haut en bas de la pyramide de l'éducation nationale, on déplore " un abandon de l'arabe ", selon les termes de l'inspecteur général d'arabe, Bruno Levallois. En tant que langue de communication, l'arabe apparaît pourtant en plein renouveau grâce à la scolarisation massive dans les pays du Golfe, à la simplification linguistique à l'oeuvre grâce aux nouveaux médias, comme Al-Jazira.

La " frilosité " des ministres de l'éducation nationale est souvent mise en accusation par la petite communauté arabisante. Seuls Jean-Pierre Chevènement et Jack Lang échappent à l'opprobre : le premier pour son discours intégrateur porteur pour la langue, le second pour son volontarisme qui a permis la création de postes de professeurs et l'intégration de l'arabe parmi les langues vivantes du primaire, une mesure abandonnée peu après son départ.

Tous les défenseurs de la langue se remémorent comme une vexation la déclaration d'Azouz Begag. L'éphémère ministre délégué à la promotion de l'égalité des chances du gouvernement Villepin avait défendu le développement de l'enseignement du chinois dans les ZEP, pour favoriser une meilleure insertion professionnelle de ces jeunes bien sûr, mais aussi les mettre au contact avec " une langue de culture ". Il n'avait pas eu un mot pour l'arabe.

Benoît Deslandes, l'actuel président de l'Association française des arabisants, a conservé un souvenir blessant de sa tentative, alors qu'il était professeur, il y a quelques années, de " vendre " l'arabe à un lycée de centre-ville. " Nous n'avons pas d'Arabes ici ", lui avait répondu le proviseur. " Vous avez des Anglais ? " lui avait rétorqué l'enseignant. Cette insolence lui a valu la porte.

L'expérience vécue en 2009 par l'inspecteur pédagogique régional d'arabe, Michel Neyreneuf, montre que les réticences sont toujours là. Après avoir travaillé pendant des mois, sur le terrain, à l'ouverture de classes dites bilangues (deux langues vivantes enseignées dès la sixième) dans l'Oise, il voit l'expérience repoussée d'un revers de main par le rectorat. Le motif, exprimé ouvertement ou non, étant toujours le même : proposer l'arabe, c'est prendre le risque de " stigmatiser " des collèges. D'où un double échec : cette langue ne trouve pas sa place dans les établissements en quête d'excellence et déserte les plus en difficulté.

Partout, le scénario se répète : des effectifs de collégiens qui ne permettent plus le maintien de l'enseignement de l'arabe au lycée ; des professeurs d'arabe en partie désoeuvrés (60 % d'entre eux sont remplaçants, 6 % enseignent une autre discipline) ; une absence d'offre dans les lycées professionnels ou dans les formations technologiques qui proposeraient pourtant des débouchés aux élèves maîtrisant cette langue. Jean-François Copé s'est fait l'écho de cette préoccupation, samedi 5 septembre, lors du campus des jeunes de l'UMP à Seignosse (Landes) : " Il y a des emplois en lien avec le développement économique des pays arabes, nous devrions assurer à tout jeune la possibilité d'apprendre cette langue ", a déclaré le président du groupe UMP à l'Assemblée nationale,

Numériquement parlant, avec 4 000 à 5 000 inscrits, le sort de l'arabe est plus enviable à l'université. Mais le public, composé pour les deux tiers d'étudiants en pleine quête identitaire, n'est pas facile, concède le directeur des études arabes et hébraïques à l'université Paris-IV, Frédéric Lagrange. Il a vu cette proportion d'heritage students, selon la formule anglo-saxonne, grossir au fil des années. Nombreux sont ceux qui viennent de filières technologiques au lycée et se retrouvent en grande difficulté sur les bans de la fac. Parmi eux, nombre de jeunes femmes qui se cherchent un avenir dans la communauté, constate l'historien Benjamin Stora, qui les côtoie à l'Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco).

" L'enseignement de l'arabe est parasité par le sacré et tous les problèmes socioéconomiques de gens qui veulent apprendre cette langue pour se forger une identité islamique ", regrette Stéphane Valters, professeur d'arabe à l'université du Havre. Quelques-un(e) s possèdent déjà des rudiments, voire plus, de la langue, apprise dans un contexte religieux. " Cela s'entend. Ils ont des intonations qui impliquent une longue pratique de la psalmodie ", explique M. Lagrange.

Car si l'arabe est en crise au collège et au lycée, il est en plein boom dans les mosquées. Au Val d'Argenteuil (Val-d'Oise), l'institut Al-Ihsane, installé dans la " mosquée Renault ", ainsi surnommée parce qu'elle est installée dans une ancienne usine du constructeur automobile, affiche 635 inscrits entre 5 et 16 ans pour la prochaine rentrée. " Sans publicité ", se flatte Abdelkader Achebouche, son président. Il ne souffre pas du tout de la concurrence de la mosquée Dassault - installée dans un ancien entrepôt de l'avionneur - à qui l'on prête quelque 400 élèves, issus de familles d'origine marocaine, quand son institut regroupe ceux d'origine algérienne.

Dans les classes d'Al-Ihsane, les cahiers des élèves inscrits en 2008 témoignent d'un travail scolaire assidu - quatre heures par semaine avec bulletins de notes et appel aux parents en cas d'absence. Chaque cours commence par une demi-heure de Coran, l'essentiel du temps étant ensuite consacré à un cours de langue " ordinaire ". " Les parents recherchent une éducation islamique, mais ils veulent aussi maintenir le lien avec le pays d'origine ", explique M. Achebouche. La mosquée rassure parce qu'elle apporte à la fois le Coran, la langue et un encadrement.

Preuve que cet afflux d'élèves vers les mosquées signe un retour à la langue et aux racines, il s'observe aussi dans les associations laïques. " L'ancienne génération avait honte d'elle-même et la connaissance de l'arabe était un handicap plutôt qu'un atout. La jeune génération ne raisonne plus comme ça ", observe Amar Rahaouni qui anime l'association Enfance et familles des deux rives à Pierrefitte (Seine-Saint-Denis). A Paris, l'engouement est réel pour les cours d'arabe organisés à l'Institut du monde arabe (IMA) : " Nous avons commencé avec 10 enfants de 7 à 12 ans il y a cinq ans, nous en avons 190 aujourd'hui dont un bon nombre vient de banlieue ", raconte Sophie Tardy, responsable du centre de langues et de civilisation de l'IMA.

Ce repli sur les associations inquiète le monde enseignant qui regrette d'autant plus le manque de volontarisme de l'éducation nationale. " Si la langue et la culture deviennent la propriété des communautés, nous sommes mal partis ", regrette Bruno Levallois. " Si on ne donne pas à leurs enfants la possibilité d'apprendre l'arabe à l'école, les familles se tourneront de plus en plus vers la mosquée ", soutient Yiayha Cheikh, professeur au lycée Romain-Rolland de Goussainville.

Brigitte Perucca
Partager cet article
Repost0
12 octobre 2009 1 12 /10 /octobre /2009 07:00
Cet article du journal 'Le Monde' me questionne. En effet, on a tendance à dire que les filles sont meilleures en classe et qu'elles échouent au concours, par manque d'esprit de compétition. Sauf qu'au concours, il y a quand même une partie écrite qui est déterminante et qui ressort directement du niveau scolaire !

Je ne comprends donc pas comment le nombre d'admissibles tombe à 46.32% contre 49.16% de femmes alors que l'on leur demande un bon niveau d'études...qu'elles ont...

Peut être part-on du principe qu'une partie de la gente féminine, après avoir testé les classes prépa d'HEC décident d'aller ailleurs car ce type d'écoles ne collent pas à leur aspiration professionnelle. Par manque d'esprit de compétition ? Peut être, mais peut être aussi car cet esprit de compétition est malsain pour elles. On ne devrait donc pas parler "d'esprit de compétition" mais "d'esprit d'écrasement de son prochain", l'un étant le prolongement malsain de l'autre...

Quand au fait que les femmes ne voient plus souvent exclure lorsqu'elles arrivent à l'oral, je miserais volontiers une piècette sur cet état de fait ;)

Un article du journal 'Le Monde' daté du 07 Septembre 2009

********

Les filles brillent en classe, les garçons aux concours
Selon une étude sur les résultats au concours HEC, elles seraient victimes d'un manque d'esprit de compétition

Elles obtiennent de meilleurs résultats en cours de scolarité, mais réussissent moins bien les concours des meilleures grandes écoles que les hommes. Raison : les femmes souffriraient plus dans un " environnement concurrentiel ".

Développée depuis une petite dizaine d'années, cette théorie expliquerait en partie la sous-représentation des femmes à des postes à haute responsabilité et l'existence d'un plafond de verre. Pour la vérifier, trois économistes - Evren Örs, professeur à HEC, Eloïc Peyrache, directeur d'HEC, et Frédéric Palomino, ancien de l'école parisienne et actuel professeur associé à l'Edhec Lille - ont étudié à la loupe les résultats obtenus entre 2005 et 2007 au concours d'admission en première année d'HEC, une des écoles de management les plus réputées.

Les conclusions de cette étude sont accablantes. Les candidates aux concours de l'école de Jouy-en-Josas (Yvelines) ont beau avoir de meilleurs dossiers que leurs concurrents masculins (mentions au bac supérieures, meilleure représentation dans les bonnes classes préparatoires), elles y réussissent moins bien. Alors que le pourcentage d'hommes et de femmes candidats est équilibré sur les trois années étudiées (50,84 % d'hommes, 49,16 % de femmes), le pourcentage de femmes admissibles tombe à 46,32 %, et celui d'admises à 45,92 %... Pis, après le concours, " celles qui l'ont réussi obtiennent en première année en moyenne des notes d'examen supérieures à celles de leurs congénères masculins. "

Pourquoi s'intéresser à ce concours ? Pour trois raisons, explique M. Palomino dans un article publié cet été par l'Edhec, vulgarisant le travail en anglais des trois chercheurs (Performance Gender-Gap : Does Competition Matter ?, Centre for Economic Policy Research, CEPR). D'abord parce que " l'ensemble des candidats prend très au sérieux ce concours ", mais aussi parce que les épreuves y sont très variées " allant du français aux mathématiques, en passant par l'histoire-géographie et les langues vivantes. De ce fait, on ne peut pas dire que les épreuves favorisent les hommes par rapport aux femmes ".

Enfin, parce que " ce concours peut être vu comme un tournoi avec élimination en deux étapes, la première étant représentée par les écrits, auxquels participent tous les candidats ; la seconde étant constituée par les oraux, auxquels participent les 20 % (environ) de candidats ayant le mieux réussi à l'écrit (les admissibles). Finalement, les 50 % (environ) des admissibles ayant obtenu le meilleur score sur les deux étapes sont admis à HEC ".

" Autour de la moyenne "

Pour expliquer la moindre réussite des femmes, une rumeur court depuis de nombreuses années : les femmes seraient discriminées aux oraux. " Si un des jurys d'oral peut avoir des biais, aucune consigne n'est donnée en ce sens ", assure Frédéric Palomino. " Nous avons mené cette enquête statistique pour tordre le cou à ce fantasme ", explique Eloïc Peyrache. " De plus, quand on regarde les pourcentages de réussite, on voit que c'est à l'écrit que la part des candidates chute le plus. "

Alors comment comprendre ce déséquilibre ? " D'un point de vue technique, il semble que la structure du concours HEC crée d'avantage d'hétérogénéité chez les hommes que chez les femmes ", estime M. Peyrache. Si, " en moyenne ", les performances des hommes et des femmes sont similaires, " les notes des femmes sont concentrées autour de la moyenne, tandis que celles des hommes sont très dispersées avec beaucoup de très bonnes notes et de très mauvaises. Mécaniquement, quand on sélectionne les 380 premiers résultats, on a un peu plus d'hommes ".

Pour les trois chercheurs, cette étude démontre donc que dans le cas du système éducatif français " les femmes répondent de manière différente des hommes à la pression générée par la compétition ". Et, ajoute M. Peyrache, " c'est pour cela que nous devons réfléchir à l'avenir à l'évolution de nos concours ".

Sur le fond, les femmes seraient-elles vraiment plus allergiques à la concurrence que les hommes ? Au regard de la littérature scientifique, il semble que ce phénomène serait plutôt dû à un facteur culturel. Selon un article intitulé Gender and competition (CEPR), publié cet été par la chercheuse de l'université d'Essex, Alison Booth, " il est faux de dire que les femmes refusent la compétition ". Une de ses expériences menées en Angleterre montre que les filles éduquées dans des écoles non mixtes ont un réel esprit de compétition, contrairement à celles qui sortent des écoles mixtes...

De même, Uri Gneezy, de l'université de San Diego, a montré en 2008 que les femmes élevées dans une société patriarcale, comme les sociétés européennes, " ont moins l'esprit de compétition que les hommes ", alors que dans les sociétés matrilinéaires, telle que la tribu khasi en Inde, c'est exactement le contraire.

Philippe Jacqué
Partager cet article
Repost0
9 octobre 2009 5 09 /10 /octobre /2009 07:00
Tous les ans, on en reparle. Les pours et les contres concernant la réforme de l'orthographe, avec des arguements, pour le moins stériles relevant plus du sentimentalisme que de la raison.

A quoi sert l'orthographe ? Il doit servir, avant tout à ce qu'un texte lu soit lisible, compréhensible et in fine, compris le plus aisément et le plus rapidement possible. L'orthographe et la grammaire attachée doivent donc être rigoureux en évitant le plus possible les exceptions qui n'offrent l'avantage à ceux qui savent et ont des facilités à apprendre par coeur, en faisant, la science des imbéciles par excellence.

Vous l'aurez compris : orthographe et grammaire ne peuvent être libéralisées à outrance sous peine de voir des textes écrits incompréhensibles et nécessitant des heures de lecture pour les comprendre.

Le langage SMS est de ceux là : c'est un langage parlé retranscrit. En tant que tel, le débutant perd 90% de vitesse de sa lecture à essayer de le déchiffrer, quand le chevronné, car ayant l'habitude de déchiffrer toujours les mêmes codes, arrivent à comprendre ces propos dans des performances raisonnables. Cependant, il ne faut pas oublier que le SMS étant un langage parlé inventé par nos générations culturellement largement sous-dotée par rapport à ses aînées, il se révèle tellement faible que la richesse du Français en tant que telle est définitivement perdue par ce langage.

Bref, notre langue écrite doit demeurer vivante, peut-être en éliminant certains artifices inutiles (comme l'accent circonflexe peut être). Elle l'a toujours été : historiquement, la langue écrite par nos moines n'avait pas d'espaces, ce qui obligeait le religieux à lire son texte à voix haute. La richesse et l'évolution de notre langage permet une lecture silencieuse.

Par contre, l'évolution de notre langue écrite ne doit pas passer par une stigmatisation exacerbée de la langue écrite dans le langage parlé sous peine d'enlever une part immense de la richesse de notre langue et de la communication qui la sou-tend.

Un article du journal 'Le Monde' daté du 4 Septembre 2009

***********

" Décriminaliser " les fautes d'orthographe ?

IL A ATTENDU l'âge de 75 ans pour faire son coming out. On le sait désormais : François de Closets n'a pas la bosse de l'orthographe. Et Dieu sait s'il en a souffert tout au long de sa scolarité ! Avec le temps, il a fait des progrès, mais sans pouvoir espérer, même en rêve, décrocher un accessit à la dictée de Pivot... Cet abonné aux best-sellers s'appuie habilement sur son infirmité passée pour aborder un thème qui passionne les Français. Vulgarisateur hors pair, capable d'expliquer avec la même clarté les lois de l'économie, le sens de l'euthanasie ou la construction de la grande pyramide, il lance un élégant pavé dans la mare : juste ce qu'il faut de polémique pour relancer le débat, mais en le déplaçant sur un autre terrain, l'air de crier " au feu ! " avec modération (Zéro faute, Mille et une nuits, 320 p., 20,90 ¤).

La manière d'écrire le français a varié au cours des siècles, souligne-t-il, jusqu'à ce que l'Etat s'en mêle, sous Louis-Philippe, fixant les " tables de la loi ". Nous vivons depuis lors dans une ère de glaciation orthographique. Le système passe pour rigoureux et cohérent, alors qu'il fourmille d'exceptions à la règle et d'aberrations. Le respect fétichiste qu'on lui porte a figé le français à l'égal d'une langue morte.

Simplifier, réformer ? Des linguistes s'y sont essayés, au début des années 1990, avec l'appui de Michel Rocard, qui était alors premier ministre. On a assisté à une levée de boucliers. Quoique publiées au Journal officiel, les rectifications proposées par le Conseil supérieur de la langue française ont été ignorées. Mais pas par tout le monde : François de Closets refuse de s'incliner. A partir de la page 239, les chapitres de son livre ne comportent plus, par exemple, d'accents circonflexes : ils sont écrits en orthographe rectifiée.

Le rebelle se rend bien compte cependant qu'une réforme serait de nouveau rejetée. Les Français éprouvent un attachement viscéral à ce pilier du patrimoine national, surtout s'ils ont beaucoup peiné, à l'école, pour apprendre l'accord du participe passé...

" Le progrès technique offre une solution inespérée pour sortir de cette crise ", affirme François de Closets. Le système est en train de s'effondrer de lui-même. A l'heure d'Internet et du SMS, la langue se réduit de plus en plus à sa seule fonction de communication : ce n'est plus un texte que l'on écrit, mais une parole que l'on envoie. " L'imprimerie avait figé l'orthographe, l'informatique est en passe de la libérer. " Elle la désacralise, la simplifie et lui offre des logiciels de correction.

François de Closets est persuadé qu'en " décriminalisant les fautes d'orthographe ", on cesserait de privilégier la forme au détriment du fond. Et qu'en " se libérant de l'insécurité orthographique ", on retrouverait le bonheur de l'écriture. Il propose de " faire entrer le correcteur orthographique à l'école ", pour que les jeunes sachent l'utiliser convenablement, avec ses limites. Se résignera-t-on à cette prothèse, qui risquerait de désapprendre un peu plus à marcher ?

Robert Solé
Partager cet article
Repost0
8 octobre 2009 4 08 /10 /octobre /2009 07:00
On reparle de Beslan et de ses enfants morts sous prétexte de cause terroriste. On en reparle, certes, mais pas partout...

En Russie, pas un mot. Pas un mot sur les véritables raisons de ce massacre consistant simplement à dénigrer la vie humaine sous prétexte de territoires à défendre et de véléités à taire. Ce genre de méthodes à toujours gangréné le monde. La démocratie avait tendance à éliminer cet état de fait. C'est donc bien la preuve que la Russie a encore un long chemin à parcourir avant d'être un pays véritablement démocratique.

Un article du journal 'Le Monde' daté du 4 Septembre 2009

***********

Lettre de Russie
Les oubliés de Beslan

D'Arkhangelsk à Vladivostok, tous les écoliers russes, bouquets de fleurs à la main, selon l'usage, ont effectué leur rentrée scolaire mardi 1er septembre. Tous, sauf ceux de Beslan, petite ville d'Ossétie du Nord, dans le Caucase russe. Ces enfants-là feront leur rentrée plus tard, le 5 septembre. Pour eux, le 1er septembre est un jour de deuil.

Il y a cinq ans, un commando de séparatistes s'emparait de l'école n°1 et des 1 128 personnes présentes en ce jour de rentrée scolaire : parents, enfants, enseignants. Affamés, assoiffés, terrorisés, les otages passèrent trois jours entassés dans le gymnase de l'école sous la menace du commando armé jusqu'à ce que les forces fédérales lancent l'assaut. Brutal, il causa la mort de 334 personnes - dont 186 enfants - et fit 700 blessés.

Depuis, chaque 1er septembre, les gens de Beslan viennent pleurer leurs morts dans le gymnase calciné. Les photos des victimes - petites filles en uniforme, noeuds blancs dans les cheveux, petits garçons en cravate - sont accrochées aux murs. Sur le sol, les familles ont dispersé des fleurs et des bouteilles d'eau pour rappeler la soif endurée par les otages pendant leur détention.

C'est à peine si le gymnase tient encore debout. Avec son toit béant et ses fenêtres brisées, ses quelques pans de mur menacent de s'effondrer. Pas question de le démolir. Ceux de Beslan ne veulent pas en entendre parler. Le projet de construction d'une église orthodoxe a été rejeté. Tous ne sont pas orthodoxes, il y a des musulmans, des animistes. Il faudrait consolider ce qui reste du bâtiment et de l'école, mais qui va financer ? La région ne peut pas. Moscou n'en a cure. Une société allemande de construction, Knauf Kassel, a promis d'aider, mais où trouver l'argent ?

Vue de la capitale russe, la prise d'otages de Beslan est une tragédie oubliée. Les télévisions publiques sont muettes sur le sujet. Aucune commémoration officielle n'est prévue. Le président russe, Dmitri Medvedev, n'y a même pas fait allusion dans sa " déclaration sur la rentrée des classes ", une vidéo diffusée sur le site du Kremlin le 1er septembre.

Dmitri Medvedev ne sait peut-être rien des tentatives désespérées faites par la communauté des parents des victimes pour le rencontrer. Le 8 août, alors que le président russe se rendait à Tskhinvali (Ossétie du Sud) pour célébrer le premier anniversaire de la guerre russo-géorgienne, il a fait halte quelques heures à Vladikakvaz, la capitale de l'Ossétie du Nord, à 50 kilomètres de Beslan.

Une délégation des parents des victimes l'attendait de pied ferme pour lui remettre une lettre, une simple demande d'audience. Ella Kessaeva, mère d'une fillette, Zarima, qui a survécu au drame, raconte : " Les gardes de sécurité formaient une chaîne, j'ai foncé. Ils m'ont dit que si j'avançais, ils allaient tirer. (...) L'un d'eux, un grand costaud, m'a dit que nous avions reçu beaucoup d'argent. Il m'a demandé ce qu'il me fallait de plus... "

Ella Kessaeva est la vice-présidente de l'association La Voix de Beslan, décidée à faire la lumière sur la prise d'otages. Elle a apprécié que le président Medvedev soit allé au cimetière de la petite ville pour y déposer des fleurs le 8 août, mais elle se demande pourquoi il refuse le contact avec les familles des victimes.

Celles-ci se sentent abandonnées. Hormis les aides médicales et financières ponctuelles venues de Moscou et de l'étranger juste après le drame, rien n'a été fait sur le long terme. Pas de suivi psychologique, pas de gratuité des traitements médicaux, pas de statut pour les victimes. Aucun programme fédéral d'aide ne fonctionne.

Surtout, les zones d'ombre subsistent, alors que les enquêtes ouvertes par les autorités n'ont jamais abouti. Les gens de Beslan se posent des questions. Lèvera-t-on le voile sur les circonstances de l'assaut ? Pourquoi les pompiers, arrivés sur les lieux assez vite, ont-ils ensuite attendu deux heures pour intervenir, laissant le toit du gymnase s'effondrer et se consumer sur les otages ? Comment se fait-il qu'un informateur de la police ait figuré parmi les meneurs du commando ?

Il y a trois ans, un député de la Douma russe, Iouri Saveliev, spécialiste en balistique et en explosifs, avait rendu public son propre rapport d'enquête sur la tragédie. Publié sur le site www.pravdabeslana.ru et par l'hebdomadaire Novaïa Gazeta, ce document de 700 pages contredit la version officielle des faits.

Il affirme que les explosions survenues dans le gymnase le 3 septembre 2004 et qui constituèrent le prélude à l'assaut des forces fédérales sur le bâtiment rempli d'otages n'ont pas été causées par les bombes du commando terroriste, comme le prétend le parquet, mais par les tirs de deux roquettes lancées depuis les toits voisins par les forces de l'ordre.

Selon ses conclusions, la première roquette, tirée à 13 h 03 sur le gymnase, était incendiaire. Appelée " Chmel ", cette arme à grande pénétration est une mini-bombe dont se servent les troupes d'assaut russes pour détruire des caches ou des blindés. Une fois en contact avec sa cible, elle explose en une boule de feu, envoie des ondes de choc de grande puissance, puis absorbe l'oxygène des espaces clos, asphyxiant tout ce qui a pu survivre à l'explosion initiale.

Depuis, l'enquête a été enterrée et le député Saveliev n'a pas été réélu à la Douma. Pour Ella Kessaeva, " les terroristes ne sont pas les seuls coupables, les généraux le sont tout autant. Les autorités les soutiennent, elles ne veulent à aucun prix qu'une véritable enquête soit menée ".

Marie Jégo

Courriel :

jego@lemonde.fr
Partager cet article
Repost0

Articles RÉCents