Une honte aussi que des députés de la majorité, liée au gouvernement le plus nul et le plus incompétent qui soit sous la Ve république pratiquent la confusion des genres à ce point.
Enfin, une honte à notre président, de loin le plus mauvais de la Ve république lui aussi, laisse faire.
Bref, notre pays est plus que jamais malade, la faute incombant aux politiques médiocres qui la dirigent.
Un article du journal 'Le Monde' daté du 11 décembre 2009
**********
Les donateurs de l'UMP enflamment l'Assemblée
Ministre du budget et trésorier de l'UMP : aux termes de la Constitution, il n'y a certes pas d'incompatibilité formelle. Est-il pour autant " stupide ", comme l'a qualifié le ministre du budget, Eric Woerth, de demander, comme l'avait fait Christian Eckert (PS, Meurthe-et-Moselle), s'il n'y a pas là, " sinon conflit d'intérêts, pour le moins confusion des genres " ? La question a été posée, mercredi 9 décembre, à l'Assemblée nationale. S'en est suivi un vif échange, ponctué d'exclamations et de claquements de pupitres, et, au final, les députés de l'opposition ont quitté l'Hémicycle.
M. Eckert s'interrogeait au vu du compte rendu paru dans Le Parisien du 9 décembre du " cocktail du premier cercle ", lundi soir, à l'hôtel Bristol de Paris, à proximité de l'Elysée. " Pas n'importe quelle gargote ! ", a relevé le député. Un " premier cercle " qui réunit les gros donateurs de l'UMP : une centaine de " VIP " qui versent chaque année au parti présidentiel un minimum de 3 000 euros. Le don annuel peut aller 7 500 euros, plafond légal autorisé.
Les membres du club en recrutent d'autres, par cercles concentriques : une recette importée des Etats-Unis. Ainsi, en 2007, l'UMP - qui perçoit par ailleurs une subvention annuelle de près de 33,5 millions d'euros au titre du financement des partis politiques - a-t-elle récolté plus de 9,1 millions d'euros de dons de personnes physiques.
" Aucune incompatibilité "
L'UMP dispose en la personne de Nicolas Sarkozy d'un " super-collecteur de fonds ". Celui-ci, n'hésitant pas à payer de sa personne, jouait également, lundi soir, les agents d'ambiance à l'occasion du cocktail du Bristol. Accompagné de M. Woerth, il s'est ainsi engagé face à ses généreux donateurs, rapporte le quotidien, à ne " jamais " revenir sur le bouclier fiscal. " Les 9 millions d'euros collectés par le trésorier de l'UMP sont le meilleur placement du monde : ils rapportent les 13 milliards d'euros du bouclier fiscal ", s'est indigné M. Eckert, se demandant si la fonction de ministre du budget était " compatible avec la fonction d'animateur du club des financeurs de l'UMP ".
" Il n'y a pas de problème, il n'y a pas de confusion des genres. (...) Je ne sais pas ce que vous essayez de démontrer au travers de votre question stupide ", a répondu M. Woerth, provoquant la colère des élus socialistes. Prenant à son tour la parole, le président du groupe socialiste, Jean-Marc Ayrault, a demandé au premier ministre de répondre à cette " vraie question qui mérite une vraie réponse " et de " demander au ministre du budget d'exprimer des excuses ".
" Quand vous allumez le feu, quand vous organisez la polémique, il ne faut pas vous étonner que le gouvernement vous réponde, a répliqué François Fillon, vivement applaudi sur les bancs de l'UMP. Il n'est pas possible, pour le gouvernement, d'accepter sans réagir l'amalgame auquel vous avez tenté de procéder en posant une question qui n'en était pas une. Il n'y a évidemment aucune incompatibilité entre la fonction de trésorier d'un parti et celle de membre du gouvernement. "
Après avoir quitté l'Hémicycle, les députés du PS ont continué à critiquer ce cumul. " Moi, quand je suis devenu président de la commission des finances de l'Assemblée, j'ai immédiatement démissionné de mon poste de trésorier du PS, a rappelé Henri Emmanuelli (PS, Landes). C'est une question de morale, d'éthique. "
Dans un communiqué, Delphine Batho dénonce " la mobilisation désormais récurrente des moyens et des fonctions institutionnelles de la République pour le profit particulier d'un parti politique ". La députée (PS) des Deux-Sèvres y voit " une grave entorse aux règles élémentaires de la démocratie ".
Patrick Roger