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La SNCF, le Basket, la société, la politique...
En bref : MES TAS DE TRUCS ;)

L'arrêt de mon affaire a été rendu.
- Je suis condamné pour 'refus d'obtempérer' à 150Euros d'amende.
- Je dois en plus 83Euros à la SNCF au titre du PV initial.
- La SNCF a complètement été déboutée de son atteinte à l'image concernant l'arrêt de 20mn en Gare de Moirans. Pour info, elle demandait 2000Euros de dommages et intérêts à ce titre.
- Je dois débourser, au titre de remboursement des frais de justice, 500Euros à la SNCF. Pour info, la SNCF demandait 1000Euros à ce titre.

Un pourvoi en Cassation a été initié.

Je ne ferai pas plus de commentaires sur le dossier en cours, car ce blog est lu et est même très lu par les avocats de la SNCF, qui, n'ayant rien à se mettre sous la dent sur le fond de l'affaire, traquent le moindre de mes dérapages sur ce blog ;)

Donc, pour le moment, je me tais... Mais n'ayez crainte : ce n'est pas parce que je ne parle plus de cette affaire sur ce blog, que je n'en parlerai plus jamais ;)

Il y a énormément de choses à dire et je les dirai en temps et en heure : d'ici là... patience ;)

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18 juin 2009 4 18 /06 /juin /2009 07:00
C'est un bel article que celui-là : on y relate les aventures de quelques passionnés de Polaroïd pour sauvegarder les restes de leur entreprise et de leur outil de travail favori.

Un article du journal 'Le Monde' daté du 08 Mai 2009

***********

Polaroid Le défi Impossible
Onze Néerlandais, anciens salariés de Polaroid, ont entrepris de relancer la production de pellicules pour l'appareil photographique mythique. Un travail titanesque. Le nom de leur société : " Impossible "

L'usine Polaroid, dont les vastes bâtiments se dressent juste à côté du centre-ville d'Enschede, une ville industrielle à l'est des Pays-Bas, comptait il y a quelques années 1 200 ouvriers. Aujourd'hui, ils sont onze. Le plus jeune a 51 ans, ils ont entre vingt-trois et trente-quatre ans d'ancienneté. Ils ne travaillent plus pour Polaroid, qui a fait faillite, mais pour une start-up, qu'ils ont baptisée " Impossible ". Leur mission : relancer la fabrication de la pellicule à développement instantané pour les célèbres appareils Polaroid. Mais cette fois, ils travaillent à leur compte, en toute liberté.

Affaiblie par la concurrence de la photo numérique, puis mise à mal par une série de décisions de la direction générale aux Etats-Unis, la société Polaroid a périclité en quelques années. En juin 2008, l'usine d'Enschede ferme, après une longue agonie. Tout le monde se retrouve au chômage ou en préretraite, sauf une équipe de quatre personnes, dirigée par le directeur technique, André Bosman, 55 ans. Depuis fin 2007, André est chargé de démanteler les installations, de vendre ce qui est vendable et de détruire le reste : " Une tâche éprouvante, j'avais consacré vingt-huit ans de ma vie à cette usine. "

André ignore alors que son destin se joue à 1 000 km de là, à Vienne, en Autriche. Là-bas, un homme seul, Florian Kaps, se bat depuis des années pour sauver Polaroid. Concepteur de sites Web et de communautés en ligne, Florian, un Autrichien âgé aujourd'hui de 39 ans, était responsable des activités Internet de la Lomographic Society, célèbre auprès des photographes du monde entier pour avoir lancé le mouvement artistique " lomographique ", regroupant les adeptes d'un art photographique spontané et irréfléchi, affranchi de toute contrainte technique.

Florian s'était pris de passion pour la photo analogique, notamment sur Polaroid. En 2005, il se met à son compte et crée deux sites Internet : Polanoid.net, une galerie où les amoureux du Polaroid viennent exposer leurs clichés après les avoir scannés ; et PolaPremium.com, une boutique vendant des Polaroid d'occasion : " Je les trouve sur eBay et par petites annonces, où j'achète des lots d'invendus. J'ai même récupéré gratuitement les appareils Polaroid de la police viennoise, qui passait au numérique. Je les fais réviser, et je les revends de 80 à 300 euros selon le modèle, avec une garantie d'un an. "

Florian essaie de négocier un partenariat avec la direction de Polaroid, en vain. En 2005, la société avait été rachetée par le financier Tom Petters : " Il avait décidé dès le départ de casser l'outil industriel, affirme Florian, il voulait juste exploiter la marque pour vendre des imprimantes et des téléviseurs. " Faute de mieux, Florian devient distributeur de pellicules sur Internet. A ce titre, il reçoit en juin 2008 une invitation pour la " Fête de fermeture " de l'usine d'Enschede. Pris d'une inspiration subite, il décide de faire le voyage, pour rencontrer André Bosman.

Le samedi soir, attablé devant une bière, Florian fait à André une proposition folle : créer ensemble une start-up qui s'appellera Impossible, trouver l'argent pour acheter les machines, et faire redémarrer l'usine. D'abord abasourdi, puis sceptique, André se laisse gagner par l'enthousiasme de Florian. Le lundi matin, il se précipite à l'usine et ordonne à l'équipe d'arrêter la démolition.

Commencent alors des négociations tortueuses avec Polaroid, qui finit par accepter de vendre ce qui n'a pas encore été détruit. Entre-temps, aux Etats-Unis, Tom Petters a été emprisonné pour escroquerie dans une autre affaire, Polaroid a été mise en redressement judiciaire.

A Enschede, le promoteur qui avait racheté les murs loue à Impossible l'un des bâtiments, à prix de faveur. A Vienne, Florian réussit à trouver 1,2 million d'euros, juste assez pour se lancer : " Mes investisseurs sont des amis et des passionnés de photo analogique. L'un d'eux a hypothéqué sa maison pour financer son apport. " L'étape suivante consiste à réunir une équipe capable de mener à bien cette entreprise. Or, Impossible ne peut se permettre d'embaucher qu'une dizaine d'hommes à leur salaire antérieur. André établit une liste de vétérans qu'il connaît bien, des hommes compétents et dotés d'un solide esprit d'équipe. Et là, surprise : les dix premiers contactés acceptent tous de se lancer dans l'aventure.

Benny Evers, machiniste, 56 ans dont trente-deux chez Polaroid, cherchait du travail, car l'assurance-chômage l'y obligeait, tout en sachant qu'il ne trouverait rien. Il se morfondait chez lui, se querellait avec sa femme. Son copain Henk Minnen, 57 ans, ingénieur, avait été contraint par l'assurance-chômage d'accepter un poste d'aide-soignant dans une clinique pour vieillards atteints de la maladie d'Alzheimer : " Une expérience intéressante, mais difficile, je n'étais pas préparé. "

Paul Latka, 51 ans, informaticien, avait mal vécu son licenciement : " Quand on a annoncé la fermeture de l'usine, je suis rentré et j'ai pleuré. " Il avait trouvé un emploi dans un centre de distribution de vêtements : " L'ambiance était chaotique, les chefs se faisaient la guerre. Je devenais dépressif. " Martin Steinmeijer, 51 ans, chimiste, était en convalescence après une opération du coeur. Malgré sa maladie, pour éviter le chômage, il avait passé un concours afin de devenir prof de chimie : " J'ai réussi, mais je n'avais pas la vocation. En fait, l'enseignement me faisait peur. " Gerard Kamphuis, 56 ans, électricien, avait réussi à se faire embaucher avec un bon salaire par une entreprise de travaux publics. Pourtant, comme ses camarades, il ne résiste pas à l'envie de se lancer dans une aventure si incertaine. Benny résume l'état d'esprit général : " L'argent, on s'en moque, nous faisons ça pour le plaisir. Réussir l'impossible, à nos âges, quoi de plus excitant ? "

Le seul à se faire désirer fut Kees Teekman, 59 ans, ingénieur : " J'avais enfin réussi à me faire à l'idée que l'usine allait disparaître. Quand André m'a demandé de revenir, je venais de mettre à la poubelle la moitié de ma documentation personnelle. J'ai hurlé : pourquoi tu n'es pas venu plus tôt ? Toutes mes émotions ont resurgi, c'était très stressant. " Après une petite crise intérieure, Kees a rejoint ses amis : " Si nous réussissons, je ne dessoûlerai pas pendant une semaine. "

Florian habite toujours Vienne, et vient à Enschede deux fois par mois. Il s'est fixé un objectif raisonnable : " Polaroid produisait 120 millions de cartouches de pellicule par an. Nous n'en produirons que 3 millions en 2010, et 10 au maximum les années suivantes. Nous les vendrons sur Internet, et dans des circuits spécialisés : boutiques de musée, centres artistiques. " Si tout se passe bien, Impossible embauchera entre 50 et 80 personnes, surtout des jeunes.

Florian sait que le marché de la photo instantanée ne sera plus jamais ce qu'il a été : " Le grand public est passé au numérique, c'est irréversible. " Mais il y a encore de par le monde des millions d'appareils Polaroid en bon état. Le " Pola " a toujours la cote chez les artistes, les publicitaires, les graphistes, les designers, les professionnels de la mode : " La magie de l'instantané excite l'imagination des créatifs. Contrairement aux autres photos, chaque cliché Polaroid est un objet unique, un original. "

De fait, la mode du Polaroid connaît un renouveau. Sur Myspace, des jeunes musiciens branchés se montrent avec des appareils Polaroid dans leurs clips vidéo, ou publient des clichés Polaroid sur leurs blogs. Des sites communautaires exigent que leurs membres leur envoient des autoportraits uniquement en Polaroid. A Paris, l'exposition " Le grand monde d'Andy Warhol " montre les portraits de célébrités peints par l'artiste à partir de Polaroid, mais aussi les clichés originels, qui acquièrent ainsi le statut d'oeuvres d'art.

A Enschede, dans le grand bâtiment silencieux, le travail avance, dans une ambiance bon enfant et décontractée. Sur les 17 chaînes de montage, neuf sont encore en place. Elles ont été construites il y a trente-cinq ans, mais ont été très bien entretenues. L'équipe est en train d'en réviser une de fond en comble pour faire un premier test. Mais André s'aperçoit qu'il a laissé partir des équipements précieux. Les cuves en acier inoxydable pour entreposer les produits chimiques avaient été cédées gratuitement à un ferrailleur. Il a fallu les lui racheter au prix fort.

Impossible doit réinventer une partie du processus de fabrication, car les composants qui étaient produits par d'autres usines Polaroid n'existent plus. Et les anciens fournisseurs ont interrompu la fabrication de plusieurs produits chimiques spécifiques. Certains refusent de la relancer. Impossible devra donc utiliser des produits disponibles dans le commerce et les modifier - un travail complexe, qui oblige l'équipe à se plonger dans des manuels ardus. Derrière le calme apparent, tout le monde sait que les échéances se rapprochent : " Nous avons promis à nos investisseurs que nous serions prêts début 2010, rappelle Florian. Sinon, ils nous lâcheront. Par ailleurs, les stocks de vieilles pellicules commencent à s'épuiser chez les détaillants, ou dépassent leur date de péremption. Il faut absolument que nos nouvelles pellicules arrivent à temps pour faire la soudure. "

De son côté, Polaroid USA n'a pas dit son dernier mot. Rachetée à vil prix par un fonds d'investissement, elle compte mettre sur le marché un appareil numérique intégrant une mini-imprimante qui produira des photos-vignettes. La bataille de l'instantané s'annonce rude.

Yves Eudes Enschede(Pays-Bas) envoyé spécial
 
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