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La SNCF, le Basket, la société, la politique...
En bref : MES TAS DE TRUCS ;)

L'arrêt de mon affaire a été rendu.
- Je suis condamné pour 'refus d'obtempérer' à 150Euros d'amende.
- Je dois en plus 83Euros à la SNCF au titre du PV initial.
- La SNCF a complètement été déboutée de son atteinte à l'image concernant l'arrêt de 20mn en Gare de Moirans. Pour info, elle demandait 2000Euros de dommages et intérêts à ce titre.
- Je dois débourser, au titre de remboursement des frais de justice, 500Euros à la SNCF. Pour info, la SNCF demandait 1000Euros à ce titre.

Un pourvoi en Cassation a été initié.

Je ne ferai pas plus de commentaires sur le dossier en cours, car ce blog est lu et est même très lu par les avocats de la SNCF, qui, n'ayant rien à se mettre sous la dent sur le fond de l'affaire, traquent le moindre de mes dérapages sur ce blog ;)

Donc, pour le moment, je me tais... Mais n'ayez crainte : ce n'est pas parce que je ne parle plus de cette affaire sur ce blog, que je n'en parlerai plus jamais ;)

Il y a énormément de choses à dire et je les dirai en temps et en heure : d'ici là... patience ;)

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De la pub




31 août 2009 1 31 /08 /août /2009 07:00
Suite au décès de Michael Jackson, les hommages se succèdent. Certains très bien écrits, et d'autres d'une médiocrité absolue.

Voilà un hommage qui fait partie de la deuxième catégorie. Un hommage d'un type inconnu qui s'amuse à cracher sur une star incontestée. L'hommage d'un médiocre à un génie...

Un article du journal 'Le Monde' daté du 08 juillet 2009

*******

Michael Jackson s'appelle " demain "
Retour sur un artiste hors normes

Ne pas avoir d'âge. Commencer par être l'enfant sacré de sa famille puis, par l'opération du spectacle, être canonisé monstre sacré de celle des autres. Ne pas se remettre d'avoir eu pour jeunesse l'objet du désir des adultes et courir après elle, quand bien même ce serait à reculons (le " moonwalk ", un petit pas de danse, un grand pas pour l'inhumanité). Ne pas s'amouracher de sa copine de classe (de son copain de classe), mais voir dans les yeux des grands la faim de pureté qui a la souillure pour expression.

Ne pas jouer à la vie et ne pas s'ennuyer, c'est-à-dire ne pas apprendre à connaître. Grandir sans vieillir, mourir sans vivre. Chanter comme un castrat funkoïde, petit chanteur à la croix (et la bannière) de bois qui miaule dans l'espéranto des hit-parades. Lutter toute une adolescence contre la mue qui ferait choir du seul paradis en vogue dans un monde coupable, celui de l'innocence. Payer cher la moindre molécule de jouvence et le privilège d'être le chouchou des labos pharmaceutiques.

Trouver un père de substitution, un bon, un Quincy Jones par exemple, mais ne pas savoir assez pourquoi on l'aime lui pour parvenir un jour à " tuer " l'original défaillant autrement que par testament interposé. S'entourer d'avocats contre le cercle familial et tourner, tourner sur soi, comme Saturne en ses anneaux de pierres mortes.

Ne pas avoir de race. Incarner publicitairement et charitablement le mixage d'un génome sans frontières : United Colors of Téléthon à soi seul. Faire fleurir sur sa face floutée l'unique reflet sans âme de nos visages à tous. Changer de peau à coups de produits chimiques et fuir le soleil sous toutes ses formes, amour compris. Perdre sa couleur et revêtir des paillettes show-biz à la place : un gant, des chaussettes de strass.

Venger mélancoliquement les siens en se faisant adouber par un monde pour lequel on a biffé son nez, sa bouche et ce qu'il peut y avoir de sauvage dans le Hank Williams, dans le James Brown, dont on a tous quelque chose en nous. Prétendre sans comprendre qu'on se métamorphose " en artiste ", alors que Dorian Gray n'est pas Basil Halward et Faust pas Méphistophélès. S'introniser calife à la place du calife et Œdipe à la place de Laïos en épousant la fille du King (la sosie du rock se marie avec le sosie des Terriens), mais sous le régime de la séparation des biens. Ecrire " We are the world " en finissant par penser très sincèrement " I am the world ". Avoir la haine de soi au point de ne s'entourer que d'ennemis et de ne s'adresser qu'aux inconditionnels (ce sont les mêmes). Avoir la haine de soi au point de ne se supporter que " parfait ".

" JE DANSE DONC JE SUIS "

Ne pas avoir de sexe. Ni homme ni femme, le genre idéal. Considérer la testostérone comme une malédiction. Ne cesser de se prendre l'entrejambe sans jamais donner l'impression de saisir quoi que ce soit : comme tous les exhibitionnistes ne montrer que ce dont on manque. Commencer comme le petit frère de Judy Garland et Sammy Davis Junior pour finir en créature de chez Michou, mi-Greta Garbo mi-Howard Hugues. Inventer d'une gestuelle sidérante un " je danse donc je suis " " bobfossien ", et puis se parodier, d'hommage en anniversaire, avec des gimmicks glacés.

Faire des enfants (Dieu ou le diable sait comment) à la veille de chaque procès pour pédophilie, et s'arranger pour qu'aucune recherche en paternité ne réveille la sorcière du conte de fées. Ne trouver refuge que dans la perversion. Donner ses gamins masqués en pâture aux médias dolorophages : le masque hygiénique comme air de famille. Décliner la leçon d'Andy Warhol : cultiver son aura d'E.T., son immortalité light, en demeurant morbidement chaste. Chanter d'une voix de saint et puis d'une voix de synthèse. Malgré les mises en garde inconscientes (Thriller, Bad, Dangerous, titres des albums à la charnière de son pathos), ne jamais être pris au sérieux quant au mal dont on sent l'emprise gagner : une musique d'ambiance comme la bande originale d'un certain malaise dans la civilisation.

Ne pas avoir de vie. Sans domicile fixe du château de Peter Pan à une suite de Dubaï, passer du faux sentimental au faux et usage de faux. Synchrone mais jamais présent, se savoir retransmis à tous les coins du monde sans en éprouver la moindre vibration lumineuse. Etre immolé sur l'autel de la publicité (il brûle littéralement sur le tournage d'une publicité pour un soda), conditionné artistiquement par une multinationale (Sony lui impose ses innovations de studio pour enregistrer), et puis se convertir à l'islam en échange de l'asile fiscal dans le golfe Persique : l'argent aux commandes, du matériel au spirituel.

Etre ruiné juste parce qu'on se révèle n'être qu'un investissement ruineux pour tous ceux qui se paient sur la bête de scène. Considéré comme un capital, une hypothèque ou un placement à rentabilité risquée par toute la société, disparaître comme mille milliards de dollars, l'année de la crise.

Etre expatrié de ses sensations par une existence de confort absolu. Avoir une vie saine au point que la vie même devienne poison. Incarner la désincarnation du vivant techniquement généré. Acquérir un physique " photoshopé " dans l'oeil du cyclope médiatique.

Faire du kitsch ses racines et de la comédie musicale son Te Deum. Se vouer aux malades comme à ses frères de larmes et confire dans la sentimentaline, l'endroit de la terreur mondiale. Mourir d'une crise cardiaque sans que personne y croit : artificiel au point d'étonner d'avoir encore un coeur. La foule pleure son mort comme elle pleure sur son sort.

Mathieu Terence

Ecrivain,

dernier ouvrage paru " Les Filles de l'ombre " (Phébus, 2004)
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