Et tout ça pour quoi ? Pour défendre la nature et le citoyen Français qui ne veut pas que l'on manipule le patrimoine génétique des plantes à foison ! Pour défendre le droit à chacun de manger sainement sans avoir à se poser des questions sur comment la bouffe a été manipulée ! Pour défendre à des paysans ne voulant pas des OGM, le droit élémentaire de ne pas être contaminé par une culture voisine !
Et cette voix là, l'UMP ne l'assume pas ! Oui, M. Borloo est un lâche ! Oui, M. Borloo est une couille molle ! Oui, M. Borloo est un 'petit zizi' ! Et pour avoir rappelé ces évidence, c'est la mère Kosciusko-Morizet qui trinque ? Et bien, je la trouve pas très démocratique notre majorité !
Un article du journal 'Le Monde' daté du 11 Avril 2008
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OGM LA SECRÉTAIRE D'ÉTAT À L'ÉCOLOGIE RAPPELÉE À L'ORDRE
Mme Kosciusko-Morizet contrainte de s'excuser pour ne pas être démise de ses fonctions
" L'INCIDENT EST CLOS. " C'était la formule magique destinée à recouvrer un semblant de sérénité dans la majorité après la crise de nerfs provoquée, mercredi 9 avril, par les déclarations de Nathalie Kosciusko-Morizet au Monde (du 10 avril). La secrétaire d'Etat à l'écologie, accablée par les députés de l'UMP à cause des positions qu'elle avait exprimées lors de la discussion du texte sur les OGM et guère soutenue par son ministre de tutelle, avait dénoncé " un concours de lâcheté " entre Jean-François Copé, le président du groupe UMP, et Jean-Louis Borloo, le ministre de l'écologie. Retour sur le règlement de la crise, de l'Elysée au siège de l'UMP.
10 heures. Sitôt que ces propos lui sont rapportés, le président de la République, Nicolas Sarkozy, adresse un rappel à l'ordre en conseil des ministres, exigeant " un peu plus de solidarité ". A la sortie, il prend à part son premier ministre, François Fillon. La consigne est claire : si la secrétaire d'Etat ne s'excuse pas, elle sera démise de ses fonctions.
14 h 30. Convoqué en urgence, le groupe UMP de l'Assemblée nationale se réunit à huis clos, en présence du chef du gouvernement, qui affiche la mine des mauvais jours, et du secrétaire d'Etat chargé des relations avec le Parlement, Roger Karoutchi, mais sans Mme Kosciusko-Morizet. M. Fillon prévient d'entrée qu'elle devra présenter des excuses publiques, faute de quoi il en tirera " toutes les conséquences ". Derrière les portes closes de la salle Colbert, on entend les salves d'applaudissements saluant les demandes de " démission " de la secrétaire d'Etat.
15 heures. La réunion du groupe est levée au moment où débute, dans l'Hémicycle, la séance de questions au gouvernement. Très entouré, M. Copé se dit " peiné et blessé ". Sur les bancs des ministres, " NKM " est absente : elle a été priée de ne pas venir par le chef du gouvernement, qui lui a également indiqué qu'elle ne serait plus du voyage officiel au Japon pour lequel ils devaient s'envoler mercredi soir. Mais il lui faut aussi faire pénitence. Elle s'exécute par un communiqué dans lequel elle " souhaite présenter des excuses à Jean-Louis Borloo et Jean-François Copé ". Estimant que ces propos ont été " déformés " par Le Monde - qui maintient intégralement la retranscription qui en a été faite - , elle dit se tenir " à la disposition du groupe parlementaire UMP pour - s - 'expliquer ". " Je redis toute mon estime et mon affection à Jean-Louis Borloo, avec lequel je suis heureuse de travailler ", conclut-elle.
16 h 15. La secrétaire d'Etat à l'écologie n'est pas plus présente au moment du vote solennel du projet de loi sur les OGM, dont elle a pourtant assuré l'essentiel de la défense pendant les 36 heures qu'a duré la discussion. Les députés de l'opposition ne se privent pas de souligner cette absence. " Aujourd'hui, l'esprit du Grenelle de l'environnement est mort. D'ailleurs, Mme Kosciusko-Morizet a disparu des bancs du gouvernement ", regrette Germinal Peiro (PS, Dordogne), approuvé, dans la tribune du public, par José Bové. Un " ta gueule " retentissant fuse des bancs de l'UMP. En dépit de l'appel pressant lancé par M. Fillon un peu plus tôt devant le groupe majoritaire pour qu'il vote le texte en l'état, il manque 71 voix de l'UMP sur 316 et 18 voix du Nouveau Centre sur 22 au moment du scrutin. Le projet de loi est adopté à une faible majorité de 249 voix contre 228. Il devrait être examiné en deuxième lecture au Sénat à partir du 16 avril.
18 heures. Le bureau politique de l'UMP doit ratifier son nouvel organigramme, dans lequel Mme Kosciusko-Morizet a été promue secrétaire générale adjointe. " NKM ", cette fois, est de la partie. Son mea culpa suffira à lui éviter un nouveau camouflet. " Elle s'est très courageusement expliquée et excusée devant le bureau politique des paroles qu'elle a prononcées ", estime M. Fillon à la sortie. " L'incident est clos ", répète une dernière fois le premier ministre. " D'abord, il faudra qu'ils aient une discussion, entre Borloo et elle, pour voir s'ils peuvent travailler ensemble ", confie M. Karoutchi.
Patrick Roger