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En bref : MES TAS DE TRUCS ;)

L'arrêt de mon affaire a été rendu.
- Je suis condamné pour 'refus d'obtempérer' à 150Euros d'amende.
- Je dois en plus 83Euros à la SNCF au titre du PV initial.
- La SNCF a complètement été déboutée de son atteinte à l'image concernant l'arrêt de 20mn en Gare de Moirans. Pour info, elle demandait 2000Euros de dommages et intérêts à ce titre.
- Je dois débourser, au titre de remboursement des frais de justice, 500Euros à la SNCF. Pour info, la SNCF demandait 1000Euros à ce titre.

Un pourvoi en Cassation a été initié.

Je ne ferai pas plus de commentaires sur le dossier en cours, car ce blog est lu et est même très lu par les avocats de la SNCF, qui, n'ayant rien à se mettre sous la dent sur le fond de l'affaire, traquent le moindre de mes dérapages sur ce blog ;)

Donc, pour le moment, je me tais... Mais n'ayez crainte : ce n'est pas parce que je ne parle plus de cette affaire sur ce blog, que je n'en parlerai plus jamais ;)

Il y a énormément de choses à dire et je les dirai en temps et en heure : d'ici là... patience ;)

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1 juin 2009 1 01 /06 /juin /2009 07:00
Tellement affligeant que ça se passe de commentaires... Très instructif et très intéressant sur la bêtise de notre Administration !

Un article du journal 'Le Monde' daté du 23 Avril 2009

********

L'excellence pour 1 800 euros
Le ministère de l'enseignement supérieur refuse de prendre en compte les dix années d'expérience à l'étranger de l'Allemand Christian Machens, maître de conférences à l'Ecole normale supérieure

La chance de Christian Machens, ce n'est pas la France. Ce sont les Français. Prenez son appartement, un 50 m2 rue de la Glacière, dans le 13e arrondissement de Paris, avec petit balcon et vue sur les arbres d'une cour-jardin : si le propriétaire n'avait pas été professeur de physique, c'est-à-dire un scientifique comme Christian Machens, sans doute aurait-il refusé de louer au chercheur allemand. Le loyer - 1 300 euros par mois - engloutit la presque totalité du salaire du natif de Münster.

    Parcours

1970
Naissance à Münster (Allemagne).

2002
Décroche son doctorat de physique à l'université Humboldt de Berlin. Part aux Etats-Unis, où il est recruté comme chercheur au Cold Spring Harbor Laboratory de New York.

2006
Lauréat de la Fondation de recherche allemandeEmmy-Noether. Il reçoit 500 000 euros pour ses travaux en neurosciences computationnelles.

2007
Maître de conférences à l'Ecole nationale supérieure de la rue d'Ulm, à Paris.

2009
Obtient la chaire d'excellence (junior) de l'Agence nationale de recherche, qui lui offre 500 000 euros.

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Heureusement, la compagne de Christian Machens, Magdalena (prénom d'emprunt), étrangère et chercheuse elle aussi, travaille dans une fondation privée ; elle est en contrat à durée déterminée (CDD) d'un an renouvelable, mais gagne plus d'argent que lui. Le propriétaire de la rue de la Glacière s'est laissé attendrir.

Ce n'est pas le cas des représentants du ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche. La demande de " reclassement " du scientifique d'outre-Rhin a été refusée. Maître de conférences à l'Ecole nationale supérieure (ENS) de la rue d'Ulm depuis septembre 2007, Christian aurait voulu voir reconnues, financièrement parlant, ses dix années d'expérience à l'étranger. Le ministère n'est pas d'accord. Echelon 1 il est, échelon 1 il reste ! Soit un salaire de 1 800 euros net par mois.

Que Christian Machens, âgé de 38 ans, soit une " grosse tête " dans son domaine - les neurosciences computationnelles, qui décrivent le fonctionnement cérébral avec des outils mathématiques et informatiques -, qu'il soit passé par les meilleurs labos du monde, notamment le Cold Spring Harbor Laboratory de New York, que les scientifiques français, via l'Agence nationale de la recherche (ANR), lui aient accordé une " chaire d'excellence ", rien de tout cela n'a d'importance aux yeux de l'administration française.

" Les dernières fonctions que vous avez exercées (...) comme assistant professeur à l'université de Munich, qui relèvent de l'article 4 (...), ne peuvent être cumulés - sic - avec celle - sic - de Research Fellow aux Etats-Unis relevant de l'article 5 ", lui assène-t-on, fautes d'orthographe incluses, dans une lettre du 17 mars. " Impossible " aussi, lui indique-t-on, de prendre en compte ses quatre années de maître-assistant dans une université de Berlin, " puisque la continuité de vos services d'agent non titulaire de l'Etat a été interrompue par vos activités à l'étranger ".

En clair : ce qui pourrait sembler, à l'aune du bon sens, un atout devient un handicap. " Moi qui ai un parcours plus simple - j'ai soutenu ma thèse en France et fait six mois de post-doc - stage consécutif à la thèse de doctorat - -, j'ai eu tout de suite un poste de maître de conférences et je suis à l'échelon 3, avec un salaire de 2 200 euros net ", souligne un collègue français, Romain Brette, 31 ans, lui aussi spécialiste en neurosciences computationnelles à l'ENS.

Le mauvais sort fait à son ami allemand lui semble d'autant plus " absurde " que Christian Machens, distingué par l'ANR, mène un projet de recherche au budget confortable : 1 million d'euros, dont une moitié provient de l'ANR et l'autre - " ma dot ", sourit le chercheur de Münster - de la fondation allemande Emmy-Noether. Il n'exclut pas de repartir avec, si les représentants de l'administration se refusent à l'entendre.

" Leur réponse est mécanique et leur logique à court terme. Tout ce qu'ils veulent, c'est rogner sur les salaires. Mais si je m'en vais, ils vont perdre bien plus : ma "matière grise", mon budget et... leur réputation - car il va sans dire que je ne leur ferai pas une très bonne publicité ! " résume Christian Machens. " Le problème, explique Romain Brette, c'est qu'on ne sait jamais à l'avance de quelle loi ou de quels décrets on dépend. On l'apprend une fois le dossier traité. " Ainsi, Christian Machens n'a pas réussi à savoir à l'avance quel serait son salaire en arrivant en France. Quand il l'a su, il s'est opposé à un mur.

" Ce qui lui arrive est bizarre. Et humiliant, vu le chercheur brillant qu'il est ! ", observe Boris Gutkin, 43 ans, spécialiste lui aussi de neurosciences computationnelles. " L'administration française est comme une charade : il faut trouver la bonne question avant d'ouvrir la bouche. Sinon, pas de réponse ! Dans les pays anglo-saxons, cela se passe différemment ", dit-il.

Né en Russie, ayant grandi aux Etats-Unis, lui-même est rattaché, non pas à l'ENS, mais au Centre national de la recherche scientifique (CNRS). Recruté en 2004 à l'échelon 1, " comme Christian ", il est aujourd'hui à l'échelon 6, avec un salaire de 2 800 euros net par mois. Au CNRS, les choses ne sont pas simples, mais du moins toutes les portes ne sont pas fermées. " Il existe une procédure qui permet de prendre en compte le parcours antérieur ", explique Boris Gutkin. Son salaire actuel n'est pourtant pas mirobolant. A Londres, où il a travaillé, il touchait " trois fois plus ". A son arrivée à Paris, et bien que prévenu, " cela a été un choc ", se souvient-il. Il a pu néanmoins, ayant mis un peu d'argent de côté, s'acheter un petit deux-pièces dans le quartier de Belleville, appartement qu'il continue de payer " avec un crédit de trente ans ". Chose impossible pour Christian Machens et sa compagne. " On vit correctement, on va au restaurant de temps en temps, au cinéma, etc., concède le chercheur allemand. Mais on ne peut pas épargner, on ne peut pas avoir d'enfants, on n'est pas assez riches pour ça. Ni acheter un appartement. "

Christian Machens, Romain Brette et Boris Gutkin ont en commun leur statut de fonctionnaire : tous trois bénéficient d'une relative stabilité de l'emploi. Le chercheur allemand ne le nie pas. L'attrait d'un poste " stable " a pesé dans son choix de venir en France. Presque autant que la " liberté de travail " et les qualités de l'équipe de l'ENS, " jeune, indépendante ".

Il a découvert les charmes de Paris en même temps que les pesanteurs de la bureaucratie. Les rares fois où il s'est enhardi à téléphoner à l'administration, il s'est fait violemment rabrouer : " On m'a dit qu'il ne fallait pas appeler, que c'était à cause des gens comme moi que les dossiers s'accumulaient. Cela m'a fait penser au Château de Kafka ", sourit-il. Christian Machens a deux mois pour déposer un recours auprès du tribunal administratif. Il n'en sait guère plus. " Sans l'aide des chercheurs et de mes amis français, je serais perdu ", insiste-t-il. Même pour un as des neurosciences, les voies du ministère restent impénétrables.

Catherine Simon
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