Dans le contexte où l'Iran veut avoir des véléités nucléaires, le Brésil et la Turquie s'immissent dans ce dossier de manière pour le moins maladroite.
En effet, ils sont accusés par la communauté internationale, de par leur naïveté, de faire gagner du temps à Téhéran.
Cependant, la France ne se joint pas au discours ambiant tout ça car elle veut vendre ses zincs au Brésil. Elle carresse donc son futur client dans le sens du poil et oublie ses devoirs diplomatiques.
On a une belle bande de couilles molles à la tête de l'Etat !
Un article du journal 'Le Monde' daté du 21 Mai 2010
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Nucléaire iranien : la France ménage le Brésil pour sauvegarder la vente du Rafale
L'Elysée a félicité le président Lula. Les Etats-Unis ont, au contraire, pris les devants pour contrer l'initiative turco-brésilienne auprès de Téhéran
ANALYSE
Dans la séquence diplomatique, rapide et pleine de rebondissements, qui vient de se produire autour du nucléaire iranien, la France s'est employée à ménager le Brésil d'une manière saisissante, afin de sauvegarder des intérêts commerciaux et de " partenariat stratégique " avec le géant d'Amérique latine.
Le dossier de la vente de l'avion Rafale au Brésil semble avoir figuré en bonne place dans cette approche. L'appui de Brasilia est en outre recherché par Nicolas Sarkozy à l'approche de la présidence française du G20 en 2011.
Sur le fond, les efforts du Brésil sur le dossier iranien ont été jugés naïfs et contre-productifs par la diplomatie française. L'initiative du président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva, à Téhéran le 16 mai, consistant à conclure avec le régime iranien un accord aux contours très flous sur l'uranium enrichi, en coopération avec la Turquie, allait à l'encontre des efforts des Occidentaux pour accroître la pression sur Téhéran. L'Iran, selon un point de vue partagé par les Occidentaux, ne faisait que manipuler les " émergents " pour gagner du temps.
La contre-offensive diplomatique face à cette entrée en jeu de pays du Sud a été menée par les Etats-Unis, qui ont réagi avec une grande rapidité en annonçant, le 18 mai, un accord avec la Russie et la Chine sur un texte de sanctions à l'ONU, comportant pour la première fois un embargo sur les ventes d'armes à l'Iran. La France a, pour sa part, soigneusement dosé ses prises de position publiques, soucieuse d'éviter tout flottement dans ses relations avec le Brésil.
Dans un communiqué diffusé le 18 mai, l'Elysée a fait part de sa " reconnaissance " et du " plein soutien de la France au président Lula pour les efforts qu'il a accomplis ". Le texte ne faisait aucune mention du rôle joué par la Turquie. La présidence française a qualifié de " pas positif " le projet de livraison d'uranium enrichi " hors d'Iran ".
Laissant filtrer ses réticences, l'Elysée nuançait cependant, en rappelant que " le problème iranien " allait " bien au-delà " du simple projet d'échange d'uranium, et que le processus, s'il devait avoir lieu, devait " s'accompagner logiquement d'un arrêt de l'enrichissement à 20 % ", un niveau fixé en février par les Iraniens, au mépris des résolutions de l'ONU.
Peu après ce communiqué, une source anonyme au sein de la présidence française déclarait à l'AFP que la France était " confiante " s'agissant de la vente du Rafale au Brésil. Ce commentaire était fait de Madrid, où M. Sarkozy venait de s'entretenir avec M. Lula da Silva, en marge d'un sommet Union européenne-Amérique latine. " La préférence (brésilienne pour le Rafale) devrait être confirmée prochainement ", affirmait cette source. L'annonce semblait prendre de court les Brésiliens. Un conseiller du président Lula, interrogé par la presse, affirmait aussitôt que la question du Rafale n'avait pas été évoquée.
Le fabricant Dassault est en compétition avec des Suédois et des Américains pour le renouvellement de la flotte brésilienne d'avions de combat (il est question de vendre 36 Rafale), un appel d'offres que Paris souhaite voir aboutir avant que le mandat du président Lula s'achève, fin 2010.
Le langage modéré de l'Elysée à propos du jeu brésilien et turc tranchait avec celui de la secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton, ouvertement critique. Mme Clinton a commenté que l'Iran avait accepté l'ouverture turco-brésilienne uniquement parce que la menace de sanctions se profilait à l'ONU.
Des sanctions qui, selon elle, représentent " la meilleure réponse que nous puissions fournir aux efforts entrepris ces derniers jours à Téhéran ". Elle a en outre dénoncé le " calendrier amorphe " du texte turco-brésilien. Mercredi 19 mai, le Brésil et la Turquie ont adressé une lettre au Conseil de sécurité, s'élevant contre de nouvelles sanctions " nuisibles ".
Natalie Nougayrède