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La SNCF, le Basket, la société, la politique...
En bref : MES TAS DE TRUCS ;)

L'arrêt de mon affaire a été rendu.
- Je suis condamné pour 'refus d'obtempérer' à 150Euros d'amende.
- Je dois en plus 83Euros à la SNCF au titre du PV initial.
- La SNCF a complètement été déboutée de son atteinte à l'image concernant l'arrêt de 20mn en Gare de Moirans. Pour info, elle demandait 2000Euros de dommages et intérêts à ce titre.
- Je dois débourser, au titre de remboursement des frais de justice, 500Euros à la SNCF. Pour info, la SNCF demandait 1000Euros à ce titre.

Un pourvoi en Cassation a été initié.

Je ne ferai pas plus de commentaires sur le dossier en cours, car ce blog est lu et est même très lu par les avocats de la SNCF, qui, n'ayant rien à se mettre sous la dent sur le fond de l'affaire, traquent le moindre de mes dérapages sur ce blog ;)

Donc, pour le moment, je me tais... Mais n'ayez crainte : ce n'est pas parce que je ne parle plus de cette affaire sur ce blog, que je n'en parlerai plus jamais ;)

Il y a énormément de choses à dire et je les dirai en temps et en heure : d'ici là... patience ;)

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De la pub




22 avril 2008 2 22 /04 /avril /2008 20:00
Décidément, ce gouvernement me fait de plus en plus gerber... Parce que l'on n'est pas d'accord avec lui en relevant, comme Mme Kosciusko-Morizet l'a fait, une lâcheté certaine, on est obligé, en sus, de s'excuser sous peine de perdre sa fonction.

Et tout ça pour quoi ? Pour défendre la nature et le citoyen Français qui ne veut pas que l'on manipule le patrimoine génétique des plantes à foison ! Pour défendre le droit à chacun de manger sainement sans avoir à se poser des questions sur comment la bouffe a été manipulée ! Pour défendre à des paysans ne voulant pas des OGM, le droit élémentaire de ne pas être contaminé par une culture voisine !

Et cette voix là, l'UMP ne l'assume pas ! Oui, M. Borloo est un lâche ! Oui, M. Borloo est une couille molle ! Oui, M. Borloo est un 'petit zizi' ! Et pour avoir rappelé ces évidence, c'est la mère Kosciusko-Morizet qui trinque ? Et bien, je la trouve pas très démocratique notre majorité !

Un article du journal 'Le Monde' daté du 11 Avril 2008

*************

OGM LA SECRÉTAIRE D'ÉTAT À L'ÉCOLOGIE RAPPELÉE À L'ORDRE
Mme Kosciusko-Morizet contrainte de s'excuser pour ne pas être démise de ses fonctions

" L'INCIDENT EST CLOS. " C'était la formule magique destinée à recouvrer un semblant de sérénité dans la majorité après la crise de nerfs provoquée, mercredi 9 avril, par les déclarations de Nathalie Kosciusko-Morizet au Monde (du 10 avril). La secrétaire d'Etat à l'écologie, accablée par les députés de l'UMP à cause des positions qu'elle avait exprimées lors de la discussion du texte sur les OGM et guère soutenue par son ministre de tutelle, avait dénoncé " un concours de lâcheté " entre Jean-François Copé, le président du groupe UMP, et Jean-Louis Borloo, le ministre de l'écologie. Retour sur le règlement de la crise, de l'Elysée au siège de l'UMP.

10 heures. Sitôt que ces propos lui sont rapportés, le président de la République, Nicolas Sarkozy, adresse un rappel à l'ordre en conseil des ministres, exigeant " un peu plus de solidarité ". A la sortie, il prend à part son premier ministre, François Fillon. La consigne est claire : si la secrétaire d'Etat ne s'excuse pas, elle sera démise de ses fonctions.

14 h 30. Convoqué en urgence, le groupe UMP de l'Assemblée nationale se réunit à huis clos, en présence du chef du gouvernement, qui affiche la mine des mauvais jours, et du secrétaire d'Etat chargé des relations avec le Parlement, Roger Karoutchi, mais sans Mme Kosciusko-Morizet. M. Fillon prévient d'entrée qu'elle devra présenter des excuses publiques, faute de quoi il en tirera " toutes les conséquences ". Derrière les portes closes de la salle Colbert, on entend les salves d'applaudissements saluant les demandes de " démission " de la secrétaire d'Etat.

15 heures. La réunion du groupe est levée au moment où débute, dans l'Hémicycle, la séance de questions au gouvernement. Très entouré, M. Copé se dit " peiné et blessé ". Sur les bancs des ministres, " NKM " est absente : elle a été priée de ne pas venir par le chef du gouvernement, qui lui a également indiqué qu'elle ne serait plus du voyage officiel au Japon pour lequel ils devaient s'envoler mercredi soir. Mais il lui faut aussi faire pénitence. Elle s'exécute par un communiqué dans lequel elle " souhaite présenter des excuses à Jean-Louis Borloo et Jean-François Copé ". Estimant que ces propos ont été " déformés " par Le Monde - qui maintient intégralement la retranscription qui en a été faite - , elle dit se tenir " à la disposition du groupe parlementaire UMP pour - s - 'expliquer ". " Je redis toute mon estime et mon affection à Jean-Louis Borloo, avec lequel je suis heureuse de travailler ", conclut-elle.

16 h 15. La secrétaire d'Etat à l'écologie n'est pas plus présente au moment du vote solennel du projet de loi sur les OGM, dont elle a pourtant assuré l'essentiel de la défense pendant les 36 heures qu'a duré la discussion. Les députés de l'opposition ne se privent pas de souligner cette absence. " Aujourd'hui, l'esprit du Grenelle de l'environnement est mort. D'ailleurs, Mme Kosciusko-Morizet a disparu des bancs du gouvernement ", regrette Germinal Peiro (PS, Dordogne), approuvé, dans la tribune du public, par José Bové. Un " ta gueule " retentissant fuse des bancs de l'UMP. En dépit de l'appel pressant lancé par M. Fillon un peu plus tôt devant le groupe majoritaire pour qu'il vote le texte en l'état, il manque 71 voix de l'UMP sur 316 et 18 voix du Nouveau Centre sur 22 au moment du scrutin. Le projet de loi est adopté à une faible majorité de 249 voix contre 228. Il devrait être examiné en deuxième lecture au Sénat à partir du 16 avril.

18 heures. Le bureau politique de l'UMP doit ratifier son nouvel organigramme, dans lequel Mme Kosciusko-Morizet a été promue secrétaire générale adjointe. " NKM ", cette fois, est de la partie. Son mea culpa suffira à lui éviter un nouveau camouflet. " Elle s'est très courageusement expliquée et excusée devant le bureau politique des paroles qu'elle a prononcées ", estime M. Fillon à la sortie. " L'incident est clos ", répète une dernière fois le premier ministre. " D'abord, il faudra qu'ils aient une discussion, entre Borloo et elle, pour voir s'ils peuvent travailler ensemble ", confie M. Karoutchi.

Patrick Roger

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21 avril 2008 1 21 /04 /avril /2008 13:00
Comme vous pouvez le constater régulièrement, le journal 'Le Monde' agrémente très régulièrement mes pensées. Pourquoi ? Car, personnellement, je suis incapable d'avoir de pensées si je n'ai pas la matière, les connaissances de base, qui me permettent de tirer des conséquences de la vérité et de la réalité. Le rôle d'un quotidien est à la fois d'aller chercher l'information mais aussi de la vérifier, d'en tirer la vérité afin que n'importe quelle bêtise ne vienne pas interférer avec la vraie source d'information.

C'est ce que je reproche aux bloggeurs actuels : très souvent, ils s'écoutent parler en prétendant détenir une science infuse et en prétendant détenir une vérité sans qu'aucune source de leur discours ne soit présentée. C'est comme si un mémoire de Thèse n'avait aucune bibliographie : comme on ne peut rien prouver, les dires n'engagent que leurs auteurs forment donc une entité vide et abstraite.

C'est à ça que sert 'Le Monde' : à trier l'information, à la vérifier afin qu'elle soit vraie, vérifiable, dénuée d'ambiguïté et de parti pris.

Pour cette raison, je ne peux m'empêcher de publier cette lettre ouverte du journal 'Le Monde' daté du 19 Avril 2008. On y apprend que, malgré une très grande qualité éditoriale, le quotidien ne se porte pas au mieux. Cela étant dû à une trop pauvre publicité et à un trop pauvre lectorat qui en oublie trop souvent le rôle ESSENTIEL de nos journalistes en France.

On a une presse libre et de qualité en France : ceci est très important ! Les Chinois ne peuvent en dire autant ;) Et si on redonnait la chance à nos quotidiens Nationaux de se démarquer par une information qui est trop souvent médiocre, particulièrement dans le monde numérique que l'on connait aujourd'hui ?

****************

A nos lecteurs   

A deux reprises cette semaine, Le Monde a été absent des kiosques, et nous vous prions de nous en excuser. Un mouvement de grève, lundi et jeudi, a exprimé le désarroi des salariés à propos du projet de plan de redressement que David Guiraud, vice-président du Groupe, et moi-même avons présenté le 11 avril aux partenaires sociaux, dans le cadre du comité d'entreprise. Cette réaction est compréhensible dans la mesure où le plan envisagé est à la fois douloureux pour notre maison et inédit dans l'histoire et la culture de ce journal. Il s'agit en effet de supprimer 129 postes à la Société éditrice du Monde, dont 89 à la rédaction, par le biais de départs volontaires - autant que possible - mais aussi, pour atteindre l'objectif fixé, par des départs dits " contraints ". Nous avons en outre annoncé notre intention de céder plusieurs entités du groupe : Fleurus presse, les Cahiers du Cinéma, Danser et la librairie La Procure.

TEXTE>Ce n'est évidemment pas de gaieté de coeur que nous avons arrêté ces mesures nécessaires. Jamais les finances du Monde n'ont été aussi calamiteuses, avec sept exercices consécutifs déficitaires pour une perte cumulée de 180 millions d'euros, dont 15,4 millions pour la seule année 2007.

Si nos commissaires aux comptes ont suspendu la procédure d'alerte signifiant que la continuité de notre exploitation pourrait être menacée, notre situation reste préoccupante. C'est seulement par un plan de redressement vigoureux et rapide que Le Monde pourra conserver une chance sérieuse de défendre son indépendance.

Pareil constat peut paraître paradoxal et même injuste au terme d'une année qui a vu la diffusion de notre journal redevenir positive (+ 1,5%) pour la première fois depuis six ans, et notre audience s'apprécier de 9,7 %, permettant au Monde de devenir la première marque de presse quotidienne généraliste. Depuis notre nouvelle formule de 2005, Le Monde n'a cessé de regagner des parts de marché. Nos études régulières de lectorat montrent des taux élevés de satisfaction et une présence accrue des 18-25 ans, tandis que lemonde.fr s'affirme année après année comme le premier site français d'information.

Si notre fragilité demeure, c'est que le modèle économique sur lequel nous avons construit notre essor depuis des décennies se désintègre sous nos yeux. Et ce constat est vrai pour l'immense majorité des quotidiens, aux Etats-Unis comme en Europe.

En 2001, les recettes publicitaires du quotidien avaient atteint le niveau record de 100 millions d'euros. Nos équipes se battent aujourd'hui pour défendre un budget à peine supérieur à 50 millions d'euros. Jamais, depuis près de soixante ans, les sommes investies par les annonceurs n'avaient été aussi faibles outre-Atlantique, enregistrant un décrochage de près de 10 %. La crise des subprimes et le fort ralentissement de la croissance ont propagé cette onde de choc chez nous. En ajoutant à cette baisse structurelle et conjoncturelle le déplacement des budgets publicitaires vers les sites Internet et les journaux gratuits, il est aisé de comprendre à quel point l'économie de nos journaux est attaquée.

Il y a un demi-siècle, notre fondateur, Hubert Beuve-Méry, parlait de " l'indispensable, la bienfaisante publicité ", laquelle représentait alors un peu plus de 40 % des recettes du Monde. Dans les années 1970, cette proportion était passée à plus de 60 % de notre chiffre d'affaires. Elle est retombée à quelque 20 % aujourd'hui, tandis que la diffusion réamorce sa lente mais sûre érosion. " S'il est vrai qu'un journal digne de ce nom comporte des éléments qui doivent toujours rester hors du commerce, écrivait encore Beuve-Méry, il est aussi, au sens le plus banal du mot, une entreprise qui achète, fabrique, vend et doit faire des bénéfices. "

Ce sont précisément ces bénéfices qui manquent cruellement au Monde, même si nous améliorons nos comptes d'exploitation grâce à la vente de produits culturels de qualité tels les ouvrages de philosophie, les livres et DVD de cinéma, les CD d'opéra ou de musique classique.

Ce n'est pas la première fois que la presse écrite quotidienne est confrontée à de nouvelles concurrences. Les années 1960 ont vu surgir le développement inédit de la télévision, les années 1970-1980 celui des news magazines, les années 1990 l'Internet et les années 2000 les quotidiens gratuits. Aujourd'hui, aucun journal n'a encore réussi de façon convaincante à inventer le modèle de l'avenir, le modèle viable, s'entend. Il nous faut pourtant trouver, et vite. C'est-à-dire réagir, affronter la tempête et se préparer à l'incroyable révolution médiatique du XXIe siècle.

La crise est sévère pour la presse écrite. Elle l'est particulièrement pour Le Monde, qui doit solder un passé cumulant les passifs. Il faut le dire et le redire : il n'y a pas de journal libre sans rentabilité ni bénéfices. C'est au nom de l'indépendance que nous devons redresser nos comptes tout en concevant un journal moderne, parfaitement inscrit dans son époque, à la fois témoin et précurseur, attendu pour son exigence, surprenant par sa singularité, toujours capable, avec l'actualité connue de tous, de la traiter comme nul autre.

Là résident notre défi et notre nécessité. Notre plan ne saurait se résumer à des économies. Réduire des coûts n'est pas une stratégie. Il faut une vision journalistique du Monde de demain. Nous l'avons. Nous la ferons vivre ensemble. Pour vous. Le Monde ne saurait devenir un journal au rabais, vidé de sa substance. C'est au contraire un projet éditorial ambitieux que nous serons à même de vous présenter dès le début de l'automne. Dans les jours qui viennent, les équipes de la rédaction et de toute la maison seront mobilisées autour d'une réflexion prolongeant celle qui présida à la nouvelle formule de 2005.

L'ESSENTIEL ET LE SURPRENANT

Il s'agira d'un journal plus ramassé, plus dense, plus sélectif, préférant l'explication, l'analyse et la diversité des points de vue à la redite des informations, déjà fournies par tant de médias à la vitesse de la connexion numérique. Faute d'aller plus vite, Le Monde s'efforcera toujours d'aller plus profond et plus loin, grâce à une rédaction réorganisée autour de ses correspondants internationaux et de ses journalistes experts, unissant ses forces, sa réactivité, ses curiosités.

Nous donnerons l'essentiel. Nous donnerons le surprenant. Nous revisiterons les contenus de nos suppléments, du " Monde de l'Economie " au supplément " Télévision & Radio " en passant par " Le Monde des livres ". Nous proposerons une nouvelle formule de notre magazine Le Monde 2 afin d'en faire encore davantage un rendez-vous indispensable pour les lecteurs du quotidien, s'inscrivant en écho de l'actualité avec des textes longs et exigeants, tout en préservant sa musique singulière et décalée.

Le chantier est immense, la tâche lourde et excitante mais aussi chargée d'inquiétudes, tant l'avenir demeure incertain. Nous vivons ici ce moment contrasté de difficultés, de sacrifices et d'élan vital à préserver. " Ah ! Tout l'espoir n'est pas de trop pour regarder le siècle en face ", écrivait Aimé Césaire, dans son poème L'ombre gagne. Plus que jamais, Le Monde entend précisément regarder le siècle nouveau en face. C'est le sens de la lutte sans précédent qui est la nôtre.

E. F.

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17 avril 2008 4 17 /04 /avril /2008 22:46
Voici une note qui se passe de commentaire. Elle montre tout ce qu'il y a de plus puant au sein de notre classe politique.

Car enfin : M. Bayrou a déjà perdu les élections municipales à Pau, il a perdu la majorité de ses amis, il s'est pris des coups de poignards dans le dos à répétition et ça ne suffit pas à l'Elysée ? C'est la politique de la maison que d'éteindre toutes les voix qui ne sont pas à 100% avec la voix officielle ? C'est la politique de la maison que de tirer sur l'ambulance ?

A faire gerber et à dégouter du parti majoritaire et de M. Sarkozy car il est évident que si M. Paillé écrit une note c'est que tom-pouce lui a demandé.

Un article du journal 'Le Monde' daté du 11 Avril 2008

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MAJORITÉ
Une note détaille la stratégie de l'Elysée contre M. Bayrou

EN DÉPIT des récents déboires électoraux rencontrés par le MoDem, le " cas " de son président, François Bayrou, continue d'occuper Nicolas Sarkozy, qui cherche à isoler l'ancien candidat à l'élection présidentielle. En témoigne une note de synthèse, adressée, lundi 7 avril, au chef de l'Etat, par l'un de ses conseillers, Dominique Paillé.

Dans cette note, dont Le Monde a reçu une copie, M. Paillé fait la liste de tous les éléments qui pourraient contribuer à fragiliser M. Bayrou. Le conseiller du président insiste notamment sur les " mouvements " qui sont récemment apparus au sein du groupe sénatorial centriste. M. Paillé se félicite que " les ministres centristes (Hervé Morin, Valérie Létard, André Santini - Christian Blanc se tient à part) " aient " redoublé d'assiduité auprès des sénateurs centristes pour leur proposer une alliance plus claire au sein du Nouveau Centre (NC) ", parti composé d'ex-UDF qui ont rallié M. Sarkozy. Selon M. Paillé, " un tiers " du groupe sénatorial serait prêt à s'engager dans cette voie.

Le conseiller du chef de l'Etat indique que le président du groupe centriste, Michel Mercier, " a fait savoir à François Bayrou et Marielle de Sarnez qu'il ne les suivrait plus dans des opérations suicides et sectaires et que c'était là sa responsabilité de trésorier à la fois de l'UDF et du MoDem ".

" Jean Arthuis - président de la commission des finances du Sénat, qui a décidé de quitter le Modem - est venu s'aligner pratiquement mot pour mot sur - cette - position ", ajoute-t-il.

M. Paillé qualifie de " proposition pertinente " l'idée émise par le député européen centriste Thierry Cornillet, de " retravailler dans le cadre de l'UDF historique sans François Bayrou ". La note de l'Elysée aborde très directement les ambitions personnelles des uns et des autres : " Michel Mercier souhaite sincèrement être ministre (...) Jean Arthuis veut conserver la présidence de la commission des finances en septembre prochain. Pierre Méhaignerie veut rester la référence centriste au sein de l'UMP. "

M. Paillé évoque enfin ce qui constitue un enjeu essentiel pour l'avenir politique du MoDem, et donc de son président : le partage des subventions publiques aux différentes formations politiques. " Il est clair qu'à quelques semaines du versement aux partis politiques de la dotation publique de l'Etat, les sénateurs centristes et de nombreux élus locaux ne veulent plus en faire bénéficier François Bayrou et Marielle de Sarnez ", assure M. Paillé.

" En conclusion, indique-t-il, il est possible dans les semaines qui viennent que les UDF centristes historiques récupèrent même matériellement le siège du parti et tous les actifs qui y sont, lesquels appartiennent toujours formellement à l'UDF. Nous nous retrouverions alors avec un parti centriste supplémentaire (l'ancienne UDF) entre le NC et le MoDem. "

Patrick Roger

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16 avril 2008 3 16 /04 /avril /2008 20:00
Une bonne nouvelle pour les couples homosexuels en France : voici ce qu'annonce cet article du journal 'Le Monde' daté du 3 Avril 2008.

Les juges Européens ont cassé des décisions de non prise en compte de pensions au titre de l'orientation sexuelle des ayants droits.

J'aime beaucoup la dernière phrase de l'article qui dit : "La décision n'est sans doute pas transposable telle quelle en France - les pensions de réversion n'y sont pas toujours considérées comme une rémunération" en oubliant joyeusement la première partie de l'article qui dit que ce sont les juges Européens qui considèrent la pension de reversion comme une rémunération et non pas les autorités du pays...

Bref, j'ai l'impression que notre chère journaliste a oublié un petit détail dans son raisonnement...

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JUSTICE DÉCISION EN FAVEUR DU PARTENAIRE DE VIE D'UN ALLEMAND DÉCÉDÉ
La Cour européenne ouvre la voie aux pensions de réversion pour les couples homosexuels

LA COUR DE JUSTICE des Communautés européennes a donné raison, mardi 1er avril, au compagnon d'un homme décédé qui souhaitait toucher une pension de veuvage. En 2001, Tadao Maruko, qui vit en Allemagne, avait noué un " partenariat de vie " - l'équivalent allemand du pacte civil de solidarité (pacs) - avec un créateur de costumes de théâtre.

Décédé en 2005, son compagnon était affilié à l'assurance-vieillesse du personnel artistique des théâtres allemands. Tadao Maruko avait sollicité une pension de réversion mais sa demande avait été rejetée au motif que les statuts de l'organisme " ne prévoient pas un tel bénéfice pour les partenaires de vie survivants ".

Dans leur arrêt, les juges européens ont estimé que cette pension pouvait être assimilée à une " rémunération " : elle entre donc dans le cadre de la loi européenne contre les discriminations en matière d'emploi et de travail. " Le refus de faire bénéficier les partenaires de vie de la pension de survie constitue une discrimination directe fondée sur l'orientation sexuelle ", note la Cour, à supposer que " les époux survivants et les partenaires de vie survivants se trouvent dans une situation comparable pour ce qui concerne cette pension ". La justice allemande doit donc vérifier que les bénéfices de la caisse de vieillesse du compagnon survivant sont " analogues " à ceux que percevrait un époux survivant.

" DISCRIMINATION DIRECTE "

Pour la directrice exécutive de l'International Lesbian and Gay Association-Europe (ILGA), Patricia Prendiville, cette décision " montre sans équivoque que le refus de réversion de la pension d'un partenaire constitue une discrimination directe sur la base de l'orientation sexuelle qui ne peut jamais être justifiée ". L'ILGA considère donc que cet arrêt ouvre la voie au versement d'une pension de réversion dans les pays européens ayant instauré, pour les couples de même sexe, un partenariat impliquant un soutien financier mutuel.

La décision n'est sans doute pas transposable telle quelle en France - les pensions de réversion n'y sont pas toujours considérées comme une rémunération - mais elle conforte tous ceux qui défendent le droit à une pension de réversion pour les pacsés. En sept ans, le nombre de pacs a plus que quintuplé, passant de 20 000 en 2001 à plus de 100 000 en 2007.

Anne Chemin

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15 avril 2008 2 15 /04 /avril /2008 19:00
Je trouve très intéressant cet article tiré du journal 'Le Monde' daté du 1er Avril 2008. On y parle du statut juridique du "lanceur d'alerte".

Ce statut juridique n'est pas une nouveauté dans bons nombres de pays. Alors ? Quid de la France ?

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Les " lanceurs d'alerte " français en quête d'un cadre législatif protecteur
Les personnes souhaitant dénoncer des risques pour l'environnement et la santé ont peu de recours pour se faire entendre. Un droit et un devoir d'alerte pourraient être institués

Quel statut faut-il donner aux " lanceurs d'alerte " ? Scientifiques ou simples citoyens, ils subissent parfois des sanctions professionnelles pour avoir mis en garde contre un danger menaçant la santé ou l'environnement. La sénatrice (Verts, rattachée au groupe socialiste, Nord-Pas-de-Calais) Marie-Christine Blandin organisait, jeudi 27 mars, avec la Fondation Sciences citoyennes, un colloque au Palais du Luxembourg consacré à la législation à mettre en place pour les protéger.

    Les pays anglo-saxons protègent un " droit fondamental "

Plusieurs pays ont adopté des dispositions pour protéger les lanceurs d'alerte, ont rappelé deux juristes, membres du CNRS, Marie-Angèle Hermitte et Christine Noiville, lors du colloque du 27 mars sur ce thème. C'est le cas des Etats-Unis, de la Nouvelle-Zélande, de l'Australie, de la Grande-Bretagne ou encore de l'Afrique du Sud. Leurs lois reconnaissent comme fondamental le droit d'alerte et définissent une procédure précise.

" En Grande-Bretagne, la protection est accordée à toute personne travaillant pour une autre, même s'il n'existe pas de contrat de travail, comme dans le cas d'un étudiant thésard ", a précisé Christine Noiville. Cette protection s'applique en Nouvelle-Zélande et en Angleterre à tout risque sérieux en matière de santé, de sécurité ou d'environnement.

Aux Etats-Unis et en Nouvelle-Zélande, l'émetteur de l'alerte doit s'identifier, mais son identité demeure confidentielle. La loi américaine est complexe car, selon le domaine concerné, le lanceur d'alerte doit s'adresser à une entité administrative différente. Enfin, s'agissant d'une alerte auprès des médias, la loi britannique la conçoit comme un recours en cas d'échec des autres procédures.
[-] fermer

Le Grenelle de l'environnement avait inscrit à l'unanimité dans ses conclusions la proposition d'une loi instituant la protection des lanceurs d'alerte. Ces derniers " sont devenus des acteurs centraux en matière de risque sanitaire ", ont expliqué Marie-Christine Blandin et Jacques Testart, président de la Fondation Sciences citoyennes. Plusieurs lanceurs d'alerte sont venus témoigner des difficultés, tracasseries, voire du harcèlement qu'ils ont endurés depuis qu'ils ont donné l'alarme. " Il faut protéger l'alerte et protéger l'expertise ", a plaidé le toxicologue André Cicolella.

Car la question de l'expertise scientifique, destinée à évaluer un risque éventuel, et de son indépendance à l'égard des intérêts particuliers, est naturellement soulevée. Dans le cadre de la mission sur la gouvernance écologique que lui avait confiée Jean-Louis Borloo, en charge du ministère de l'écologie, de l'énergie, du développement durable et de l'aménagement du territoire (Medad), Corinne Lepage a rendu, le 1er février, un rapport sur l'information environnementale, l'expertise et la responsabilité. Elle fait douze propositions concernant les lanceurs d'alerte, qu'elle a rappelées lors du colloque.

L'information du public y est considérée comme un devoir, ce qui implique un " devoir d'alerte ", accompagné de la création d'un " délit de rétention d'information quand le risque est avéré ". Un tel délit se serait appliqué aux cigarettiers qui disposaient d'études sur les dangers du tabac et les ont dissimulées.

Comment être sûr de la qualité de l'expertise, comment associer la société civile et comment gérer les conflits d'intérêts ? " Compte tenu des crédits alloués à la recherche publique ", a indiqué Mme Lepage, on ne peut se passer des compétences existant dans le secteur privé, " mais il faut bien savoir qui parle " et pour qui un expert travaille. L'ex-ministre de l'environnement défend une " expertise pluridisciplinaire assise sur le débat contradictoire " et souligne l'importance des " tiers experts, qui n'ont pas de liens financiers ".

Il faut, selon Mme Lepage, formaliser le devoir d'alerte dans le cadre du travail et " organiser en interne une procédure qui permette de recevoir et de traiter l'alerte, ce qui suppose qu'il y ait une personne désignée " à cet effet dans l'entreprise. L'" externalisation de l'alerte " ne devrait alors se faire que dans deux cas : lorsqu'il n'existe pas de procédure interne sur le lieu de travail et lorsque l'alerte lancée n'a pas été traitée, dans un délai à déterminer. " L'absence de suites données à l'alerte peut entraîner la mise en cause de la responsabilité de la personne morale ", a estimé l'ancienne ministre.

Elle prône également, lorsqu'une alerte a été lancée, la " suspension du risque de développement " qui permet à une entreprise de s'exonérer de sa responsabilité si elle a commercialisé un produit dont elle ignorait à ce moment-là la nature défectueuse.

Comme l'ont défendu plusieurs orateurs, Mme Lepage souhaite la création d'une Haute Autorité de l'expertise, qui aurait à charge de traiter les alertes externalisées du cadre du travail en respectant la confidentialité. Elle aurait à évaluer dans quelle mesure l'alerte ne résulte pas d'une volonté de nuire. En cas d'abus, " ce qui ne veut pas dire toute alerte infondée ", a-t-elle précisé, la procédure relative aux dénonciations calomnieuses pourrait être utilisée. Le rapport Lepage suggère que la protection des lanceurs d'alerte s'inspire des dispositions de la loi du 13 novembre 2007 relative à la lutte contre la corruption, une suggestion là encore avancée par plusieurs orateurs lors du colloque.

" J'ignore le sort qui sera réservé à mes propositions et j'ai des inquiétudes quant à la dureté des réactions des représentants de l'UMP ", a déclaré Corinne Lepage. Evoquant la refonte du Medad, Corinne Lepage a " le sentiment que l'espoir très ancien du ministère de l'équipement d'absorber l'environnement va devenir réalité ".

Marie-Christine Blandin a elle aussi fait part de ses craintes après avoir vu " le Grenelle de l'environnement se fracasser sur la majorité UMP lors du débat sur les OGM ". Selon les informations qu'elle a obtenues auprès du Medad, une loi-cadre traduisant le Grenelle de l'environnement doit être présentée par le gouvernement au cours du printemps, qui listera " tous les sujets à décliner ". La protection des lanceurs d'alerte en ferait partie, mais ne serait pas incluse dans les premiers textes législatifs que le gouvernement présenterait en juin-juillet.

Paul Benkimoun

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14 avril 2008 1 14 /04 /avril /2008 20:00
La beauté de la Politique y est intégralement apportée dans cet article du journal 'Le Monde' daté du 1er Avril 2008.

La politique et ses idées mettant en valeur le citoyen, le contribuable, les 3 mots chers à notre pays !

La politique dans tout ce qu'elle a de beau de grand quand elle se met au service du plus petit du plus pauvre !

Bref, la politique comme on l'aime !

...Non, je déconne ;)

Quand on parle Balkany, c'est pas tout à fait cette image de la politique : c'est bien simple, c'est tout le contraire ;)

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Patrick et Isabelle Balkany Les amis du président
Au nom d'une amitié de trente ans, le maire de Levallois et son épouse veulent défendre l'héritage de Nicolas Sarkozy dans les Hauts-de-Seine. Mais dans les couloirs de l'Elysée et à l'UMP, ces liens privilégiés intriguent et agacent

Deux gyrophares dans la voiture. Un à l'avant, un à l'arrière. Un gros cigare dès le matin pour lui, 59 ans, une voix de stentor, des militants UMP toujours dans son sillage. Pour elle, 60 ans, tout un style résumé dans son vocabulaire. Une intelligence politique indéniable, un humour de Madame Sans-Gêne et cette manière de raconter sans façon, au retour du dîner d'Etat offert par l'Elysée, le 10 mars, en l'honneur de Shimon Pérès : " Carla était sublime, et quand même, ce cérémonial, ces nappes, cette vaisselle, ça a du genou ! "

Evidemment, une réputation épouvantable. Le nom des Balkany s'inscrit en bonne place depuis dix ans dans les annales judiciaires. Plusieurs condamnations, deux ans d'inéligibilité pour lui, des peines d'emprisonnement avec sursis pour tous deux pour avoir notamment employé du personnel municipal dans leurs domiciles privés. On compte aussi un scandale ridicule lorsqu'une maîtresse porta plainte, en 1997, après que Patrick Balkany l'eut obligée à lui administrer une fellation sous la menace d'un 357 Magnum.

Le couple est cependant solide. Depuis leur rencontre, le 13 décembre 1975, lors d'un match de boxe qui opposait le légendaire Carlos Monzon à Gratien Tonna, il a survécu à tout. Aux disputes, aux séparations, aux avalanches de moqueries dans la presse et à ses deux marionnettes grotesques, tous les soirs, aux " Guignols de l'info ".

Beaucoup de copains dans le show-biz. Des dîners chaleureux presque tous les week-ends, dans leur superbe maison de Giverny. Des chansons, des parties de rire, toujours une petite attention lors des anniversaires. Au retour des vacances, passées à Saint-Martin, dans les Antilles, Isabelle Balkany revient chaque fois les bras chargés de pulls Ralph Lauren qu'elle distribue à chacun : " C'est 50 % moins cher là-bas, dit-elle franchement. Moi, je m'habille chez Monoprix. "

Un ami de trente ans, Nicolas Sarkozy, fidèle malgré les critiques, qu'il balaie souvent d'une phrase : " Ils sont comme ils sont. Pas raffinés, mais courageux. " Chez eux, et dans leurs bureaux respectifs, trônent 20 photos du couple et de " Nicolas ", à 25, 40 ou 50 ans, dans tous les lieux, bronzés, en maillot de bain, hilares. On trouve aussi des clichés de leur parrain en politique, Charles Pasqua, avec lequel ils vont régulièrement boire un whisky et dont ils préservent l'influence dans les Hauts-de-Seine.

A Levallois, dont ils ont transformé en vingt-cinq ans l'urbanisme et la sociologie, leur popularité est quasi intacte : 51,5 % encore, au premier tour des municipales. Il est le maire. Elle est son premier adjoint. " On ne fait pas campagne, on se balade ", disait Patrick Balkany quelques jours avant l'élection. Au conseil général des Hauts-de-Seine, ils sont plus controversés.

Le président UMP du département, Patrick Devedjian, aurait rêvé de se débarrasser d'Isabelle, qui tient la vice-présidence chargée des collèges. " Les Balkany polluent l'image du 92 ", juge Devedjian. " Il a fait une fixette sur moi ", rétorque Isabelle, qui affirme que, lors de la campagne présidentielle, Nicolas Sarkozy l'avait encouragée à se présenter à la présidence du conseil général. Depuis, c'est la guerre.

Le 16 mars, Nicolas Sarkozy et son secrétaire général Claude Guéant ont dû recevoir Isabelle Balkany et Alain-Bernard Boulanger, le maire de Villeneuve-la-Garenne, qu'elle voulait propulser à la tête du conseil général, pour leur demander d'arrêter les hostilités. Le 20, le conflit menaçant de tourner au vaudeville public, l'Elysée a dû une nouvelle fois intervenir. Officiellement, les voilà donc réconciliés. Mais Patrick Balkany n'en démord pas : " Le 92 est le département de Nicolas. Il ne peut pas s'en désintéresser. Et nous sommes comme sa famille... "

D'autres, avant Devedjian, s'y sont cassé les dents. La gauche n'a jamais vraiment réussi à inquiéter les Balkany. La droite ne parvient pas à s'en passer. Lors de son premier meeting à Neuilly, le novice David Martinon, parachuté aux municipales, avait osé s'insurger : " Je ne vais tout de même pas inviter ces deux escrocs ! " Le mot leur fut rapporté. Et Martinon, en une phrase, se tira sa première balle dans le pied. Un simple coup d'oeil aux annonces immobilières du coin aurait dû le renseigner : " Levallois-Neuilly. " Les deux villes y sont toujours accolées. On ne prend pas la ville en se mettant à dos ses puissants voisins.

Jean Sarkozy, le fils du président, a fait preuve de plus de subtilité. Dès l'annonce de sa candidature aux cantonales, il est allé visiter les services de la mairie de Levallois. Isabelle s'est improvisée aussitôt directrice de sa campagne et s'est mise derrière son ordinateur. A ses débuts, elle a été chargée des relations publiques d'Europe 1. Depuis, elle connaît la terre entière, et n'a pas son pareil pour rédiger tracts et plaquettes électorales. Lorsque le jeune homme a été élu, les Balkany l'ont aussitôt cornaqué pour lui faire visiter ses nouveaux bureaux.

Ces liens avec la famille Sarkozy intriguent et agacent tout l'UMP. " Ils font commerce de leur amitié avec le président ", s'insurge-t-on jusqu'à l'Elysée. Déjà, lorsqu'il était encore chiraquien, au début des années 1990, Patrick Balkany se vantait d'avoir amadoué la secrétaire de Jacques Chirac et de pouvoir ainsi se retrouver " comme par hasard " dans les mêmes hôtels du bout du monde avec l'homme fort du RPR d'alors. Aujourd'hui, on le remarque à chaque voyage officiel, debout derrière " Nicolas " sur la photo.

Isabelle elle-même en rit, parfois. Elle était jusqu'à il y a peu l'une des grandes amies de Cécilia Sarkozy : " Elle est ma presque soeur ", disait-elle. Elles ont rompu au lendemain du divorce et de la publication du livre d'Anna Bitton (Cécilia, Flammarion, 174 p., 16 euros) qui rapportait les propos sévères de Cécilia Sarkozy sur son ex-mari. Lorsque le président est tombé amoureux de Carla Bruni, Isabelle Balkany a dit drôlement à ses amis : " Il va falloir que je fasse ma reconversion. " Cela est moins aisé. Cécilia Sarkozy laissait volontiers sa " presque soeur " raconter dans les médias sa vie privée. Queand Isabelle Balkany a enchaîné les émissions télévisées pour évoquer la nouvelle première dame, l'Elysée s'est chargé, dit un conseiller, " de la débrancher. Elle n'est pas tout à fait du style de Carla Bruni... "

Plus ennuyeux, Patrick Balkany, marchant sur les traces de Charles Pasqua, s'est mis à voyager en Afrique ou à recevoir des émissaires du Gabon, du Congo ou du Tchad. Il a fallu que le Quai d'Orsay, mais aussi les réseaux rivaux menés par l'ancien fidèle de Jacques Foccart, Robert Bourgi, s'en émeuvent pour que Claude Guéant, qui a connu les Balkany quand il était secrétaire général de la préfecture des Hauts-de-Seine et s'en méfie, fasse une petite mise au point publique : " En Afrique, M. Balkany n'est pas l'émissaire du président. " Il n'empêche, être l'ami du chef de l'Etat vaut tous les sésames, au coeur des Etats africains liés à la France et Patrick Balkany y est choyé.

Jamais Nicolas Sarkozy n'a d'ailleurs désavoué publiquement son " pote ". Car il y a entre eux bien plus qu'une amitié de trente ans. " Patrick et Nicolas " se sont rencontrés au RPR, il y a trente ans. Leurs pères, tous deux Hongrois, se connaissaient déjà. Celui de Balkany portait encore, tatoué sur l'avant-bras, la marque des déportés d'Auschwitz et restait auréolé du souvenir d'une glorieuse résistance pendant la guerre. Celui de Sarkozy, immigré en France pour fuir l'avancée des Soviétiques, habite toujours sur la commune de Levallois, dans l'île de la Jatte. Les jours d'élection, s'il s'absente, c'est aux Balkany qu'il donne procuration.

Patrick et Isabelle Balkany vivaient déjà sur un grand pied, lorsqu'ils ont rencontré " Nicolas ". Le père de Patrick était le riche propriétaire des magasins de prêt-à-porter Rety. La famille d'Isabelle, les Smadja, a fait fortune dans l'import-export de caoutchouc. C'est l'un de ses oncles qui racheta les Artistes Associés à Charlie Chaplin ; l'autre, Henri Smadja, fut le dernier patron de Combat, le journal où écrivirent Malraux, Sartre et Camus et, bien plus tard... Isabelle, qui y a fait ses premières armes avec le journaliste Philippe Tesson.

Entre les Sarkozy et les Balkany, il y a eu bien des vacances, des fêtes et beaucoup de " coups " politiques. C'est Patrick, tout juste élu maire de Levallois, qui, ayant appris, le 14 avril 1983 la mort subite d'Achille Peretti, le maire de Neuilly, a téléphoné aussitôt à Nicolas Sarkozy puis à Charles Pasqua pour les informer que la place était à prendre. C'est encore lui qui a aidé Sarkozy à doubler Pasqua, hospitalisé pour une hernie, et à se faire élire maire à la tête de Neuilly par le conseil municipal. C'est toujours lui qui a conseillé à son ami de rejoindre le cabinet d'avocats Claude et Associés, qui avait pour client Levallois. Jamais une campagne électorale ne s'est déroulée sans que l'on voie les Balkany dans le sillage de Sarkozy.

Quand Patrick Balkany a été condamné, en 1996, à quinze mois de prison avec sursis et deux ans d'inéligibilité, beaucoup ont cru que le scandale briserait leur amitié. Nicolas Sarkozy a pourtant continué à voir Isabelle et même Patrick, alors en " exil " à Saint-Martin, et installé leur fils, Alexandre, dans un HLM de Neuilly... " Nicolas se moque que l'on vilipende les Balkany, reconnaît l'ami et conseiller du président Pierre Charon. Il est fidèle en amitié et, en ce sens, il ressemble à Mitterrand. "

Parmi toutes les photos qui les montrent avec celui qui est devenu président, on trouve d'ailleurs, dans le bureau de Patrick Balkany, un petit vide-poche carré, en métal argenté, sans valeur aucune. Sauf pour la petite phrase que Nicolas Sarkozy y fit un jour graver et qu'ils connaissent par coeur : " Du maire au maire, du Hongrois au Hongrois, de l'ami à l'ami. "

Raphaëlle Bacqué

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10 avril 2008 4 10 /04 /avril /2008 07:00
Bonjour à tous,

Je lance aujourd'hui la journée Newsletter ! Si vous voulez, comme ma soeur recevoir en direct l'information de publication d'un nouvel article... Si vous voulez, comme les avocats de la SNCF, que je salue cordialement, être au courant de la plus petite animosité contre cette entreprise nationale... En bref, si vous voulez être averti avant tout le monde, une seule solution : abonnez vous à la Newsletter 'MesTasDeTrucs' ;)

L'abonnement se fait à la colonne de droite dans la rubrique Newsletter ->

Vous recevrez un ch'ti mail dès que j'aurai publié un article ;)

Rassurez vous, ça ne va pas surcharger votre boite ! Je publie un article par jour (au mieux) et je ne publie pas le Week-End : vous pouvez donc partir en Week-End tranquille, votre boite n'explosera pas par ma faute ;)

A bientôt donc sur MesTasDeTrucs.com ;)

  James.

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9 avril 2008 3 09 /04 /avril /2008 07:00
Voici un autre cas concernant une demande de partir dans la dignité. Elle émane de Clara Blanc qui a déclaré sa position sur le site Lci.fr en date du 2 Avril 2008.

Cet article montre qu'il y a besoin à réformer les Lois Léonetti, sur la fin de vie, qui ne vont pas assez loin et ne répondent pas à ce besoin qui est de partir dans la dignité sans attendre que la mort frappe, même si elle frappe alors que la personne est sans conscience et sans souffrance (ce qui reste à démontrer).

Il faut donc que M. Le Procureur de la République de Dijon continue son boulot afin de démontrer l'absurdité de son action et, qu'enfin, on se rende compte que les Lois Léonetti sont insuffisantes.

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Euthanasie - Malade, elle voudrait choisir l'heure de sa mort
Clara Blanc euthanasie
Agrandir l'image
Crédit Photo : DR
"Je ne vois pas en quoi c'est choquant de vouloir dire stop aux souffrances"
Interview - Atteinte d'une maladie incurable, Clara Blanc, 31 ans, revendique le droit de pouvoir mourir quand elle le veut.
Elle s'en explique à LCI.fr
Propos recueillis par Amélie GAUTIER - le 02/04/2008 - 06h36
 
L'interview de Clara Blanc

2002 dans un hôpital de Lyon. Clara Blanc, 25 ans, apprend qu'elle est atteinte du syndrome d'Ehlers Danlos, une maladie génétique rare, une maladie qui rend grabataire, une maladie incurable. 2008. Après l'affaire Humbert, après l'affaire Sébire, la jeune femme a décidé d'écrire au président de la République pour lui demander un référendum sur la fin de vie. Elle raconte à LCI.fr l'enfer de son quotidien. Son futur, elle le connaît. Elle demande à pouvoir le maîtriser.

"Votre vie s'arrête là"
"Votre vie s'arrête là. Vous ne pourrez pas travailler. Vous n'avez pas d'avenir. Vous n'aurez pas d'enfant. 2002, dans un hôpital de Lyon. Après deux heures 45 de consultations, le professeur de médecine m'annonce alors que je suis toujours en soutien-gorge et en culotte, entourée de 15 personnes, que je suis bien atteinte du syndrome d'Ehlers Danlos. Ce qu'on ressent à ce moment là est indescriptible. C'est un gouffre : on tombe et on tombe en se demandant quand on va pouvoir toucher le sol. Ça m'a pris un an et demi de pouvoir encaisser ce diagnostic. Encaisser qu'on vous coupe l'herbe sous le pied alors que vous êtes à l'aube de votre vie. Il faut vivre mais on ne peut pas. Pas se faire à manger, pas subvenir à ses besoins. On est comme un zombie, qui rentre dans la quatrième dimension.

"Faire le deuil de sa vie imaginée"
Et puis, vient le jour où on en a marre. Alors, on donne un coup de pied en bas et on remonte. Il faut faire le deuil de sa vie imaginée, d'une partie de son être parce cette maladie ampute pas mal de choses. Comme dans une période de deuil, il y a la colère, la rage, la dépression et le déni. Alors moi, je me suis dit : si je n'y pense pas, je ne l'aurais pas cette maladie. J'ai dû arrêter mes études d'infirmière. Je me suis mise à travailler pour vivre. Tout simplement. J'étais en intérim. Mais je devais m'arrêter tous les quatre jours, je n'y arrivais pas.

"Soutenir, comprendre, écouter"
A l'annonce de ma maladie, ma famille a réagi de manières diverses. Très émue, une partie a été capable d'entendre mes divagations dépressives importantes. Elle m'a été d'un soutien moral impressionnant. L'autre partie a, je pense, un peu paniqué, notamment face à ma réaction, qui a été violente sur le coup. Maintenant que moi je vais mieux, elle se sent plus apte à me soutenir, à me comprendre, à m'écouter.

"Mettre sa fierté au panier"
J'habite chez mon compagnon mais nous sommes en instance de séparation. Il va falloir que je reparte dans ce parcours du combattant qu'est trouver un logement. Dès qu'on est en situation précaire, tout devient très compliqué, il faut savoir mettre sa fierté au panier et, quelque part, faire un peu l'aumône à tout ce qui est sociable, administratif et toutes les aides qu'on peut éventuellement avoir et tous les soutiens qu'on peut éventuellement solliciter. Trouver un logement, c'est la croix et la bannière parce qu'on n'est pas assez solvable, on fait peur dans notre situation. C'est un peu comique parce qu'on est les plus stables. L'allocation handicapée, on l'a à vie.

"Le quotidien"
Pour le moment, j'ai des entorses un peu partout, des doigts de pieds à la mâchoire, et des subluxations (articulation qui a perdu sa mobilité normale, NDLR), qui provoquent beaucoup de douleurs et de tensions. J'ai beaucoup de difficulté à tenir une position, à dormir. Dans un futur proche, au fur à mesure de la dégénérescence, j'aurai besoin d'un fauteuil électrique pour me mouvoir. J'ai un lit particulier pour soutenir l'ensemble de mes articulations — beaucoup de personnes âgées ont ça pour éviter les escarres — et j'ai un corset semi-rigide qui permet de combler parfois une certaine fatigue de la colonne ou de soulager des douleurs. J'ai des attelles aux poignets, j'ai une minerve pour soutenir les premières cervicales déjà un peu HS et j'ai des chaussures orthopédiques que je ne mets pas toujours parce qu'elles sont très lourdes et j'ai un traitement anti-douleur au quotidien.

"Partir apaisée"
Je ne parle pas de mort, je parle de fin de vie, c'est différent. Je parle de comment finir mes jours dignement. Quand je déciderai que c'en est trop, que j'ai vécu ce que j'avais à vivre, que j'ai fait ce que j'avais à faire, et que mon état ne sera plus en corrélation avec ce que j'estime de la vie, j'aimerais juste qu'on me permette de m'endormir tranquillement et de partir apaisée. Voilà, j'aimerais que ça soit possible et sans représailles pour les personnes qui font ce geste.

"Chantal Sébire"
J'ai été choquée de toutes les interprétations qui ont été faites autour de sa demande. J'ai trouvé que beaucoup de personnes n'étaient pas concernées par cette démarche, par cette finalité, par cette conception. Que ces politiciens ou ces grands pontes de la médecine parlaient beaucoup sans connaître le sujet, c'est ce qui m'a motivée pour parler.

"A quoi ça rime"
Je ne vois pas en quoi c'est choquant. Il existe bien une législation en Belgique ou en Suisse. Ça donne juste le choix aux gens, personne n'est obligé de rien après. Je ne vois pas en quoi c'est choquant de vouloir dire stop aux souffrances, stop à l'agonie, stop à la vie qui n'a pas de sens. Il va arriver un moment où ma vie, en l'occurrence, ne rimera plus à rien. Une personne qui est alitée toute la journée, qui est sous morphine à forte dose et pratiquement inconsciente la plupart de son temps, je ne vois pas comment on peut lui associer le terme de vie. Il y a quelque chose qui m'échappe dans cette conception. Une fois que le traitement m'aura tellement shootée, que je ne serai même plus là, à quoi ça rime ? Aussi bien pour moi que pour mes proches, ça sera une libération.

"Ça peut arriver à tout le monde"
Il faut que les gens aient bien conscience que ça peut arriver à tout le monde, n'importe quand. Il suffit de peu de chose, il suffit d'un accident cardiovasculaire, d'un accident de la route, ou même d'un cancer dans sa phase terminale. Je pense que beaucoup de personnes seraient soulagées d'avoir accès à ce choix, et je dis bien choix. C'est une forme de liberté que je demande, et que je revendique.

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8 avril 2008 2 08 /04 /avril /2008 20:00
Récemment, le journal 'Le Monde', par son édition électronique a révélé le fait que le Procureur de la République de Dijon allait diligenter une enquête afin de connaître les véritables causes de la mort de Chantal Sébire.

Chantal Sébire, pour mémoire, était une personne atteinte d'une tumeur incurable au visage et qui avait demandé le droit de se procurer un produit létal afin d'abréger ses souffances.

Chantal Sébire est morte, à priori, d'avoir ingéré un produit barbiturique que l'on pouvait uniquement se procurer dans les milieux vétérinaires en France. Le produit a été ingéré dans une dose équivalente à 3 fois la dose mortelle. Ce type de produit est utilisé en Suisse dans le cadre d'une demande de mort assistée.

'Le Monde' publie donc un article où le Procureur de la République fait montre de sa volonté d'aller jusqu'au bout de l'enquête afin de savoir dans quelles circonstances Chantal Sébire s'était procurée le produit létal.

Les commentaires des internautes, associés à cet article ont été peu amènes. Il a été reproché au Juge de porter atteinte à la dignité de Madame Sébire en n'acceptant pas un souhait qu'elle avait émis de manière publique par une omni-présence dans les médias Nationaux et Internationaux.

C'est oublier un peu rapidement que Madame Sébire s'était vue refuser le droit de s'approprier le produit létal car la France n'autorise pas le suicide assisté.

Est-ce que les Lois doivent être révisées en la matière ? Je le pense sincèrement. Je pense que la Loi Léonetti qui n'autorise la fin de vie que dans un cadre de non-acharnement thérapeutique et dans un cadre de 'laisser mourir' n'est pas suffisante.

La Loi doit donc être changée. En attendant, ce n'est pas le rôle du Procureur de la République de changer les Lois : il n'en a pas le droit. Le rôle de changer les Lois appartient au législateur et à personne d'autre (je passerai sous silences les mécanismes de Jurisprudence qui peuvent modérer mes propos).

Le Procureur, par son jusqu'au boutisme, démontre donc, par l'absurde, que son travail car inutile et choquant, doit se voir réformé par l'adjonction d'articles idoines dans la Loi. En attendant, le Procureur ne fait que son travail et le législateur doit faire le sien.

Pour moi, le plus choquant n'est pas le cas Sébire. Madame Sébire avait demandé le droit de mourir dans la dignité en refusant de se voir mettre dans une situation de vie suspendue par des produits et substances qui devaient la mener à la mort en limitant ses souffrances. Le tribunal lui avait opposé une autre définition du mot 'dignité' qu'elle avait réclamée.

Après tout, si le juge a une définition du mot 'dignité' différent de celui qui lui est opposé, son jugement, car souverain, doit être opposé à la personne le contestant.

Ce qui est beaucoup plus choquant c'est le cas que je vous rapporte dans cet article du journal 'Le Monde' dété du 19 Mars 2008. Dans cet article, la mort n'est plus digne : elle est choquante et cruelle.

Ne serait-ce que pour cette raison, les Lois Léonetti doivent être étendues afin que de tels cas ne se reproduisent plus. Et pour que l'on ait une chance de changer ces Lois, il faut démontrer que les Lois actuelles ont leur limite et la démonstration du Procureur de Dijon ne peut mieux tomber.

Après tout, en Mathématiques, quand on doit résoudre une proposition par l'absurde, on ne passe pas son temps à dire au prof que la démonstration ne doit pas être fait car elle est absurde : il faut la faire pour la démontrer ! La démonstration par l'absurde est valide, qu'elle soit Mathématique ou Juridique.

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Six jours pour mourir
Ils avaient obtenu le droit de laisser mourir leur fils. Pendant six jours, ils ont assisté à sa terrible agonie. Depuis, Paul et Danièle Pierra s'insurgent contre l'hypocrisie de la loi sur la fin de vie

Paul Pierra soutient sans réserve Chantal Sébire. " Je suis pour qu'on la libère ", dit-il de cette mère de famille de 52 ans, atteinte d'une tumeur incurable au visage, qui réclame " le droit de mourir ". " Nous sommes en contact régulier, raconte-t-il. Comme elle, je me bats pour que l'exception d'euthanasie soit autorisée. "

Ce combat pour faire reconnaître l'insuffisance de la loi sur la fin de vie, adoptée en 2005, Paul Pierra et son épouse Danièle le mènent en mémoire de leur fils. Ils lui ont fait une promesse sur son lit de mort. C'était le 12 novembre 2006. Ce jour-là, ils se sont engagés à " tout faire pour que plus jamais des personnes meurent dans les mêmes conditions que lui ".

Hervé avait 28 ans. Il est décédé après huit ans de coma végétatif et six jours d'agonie. C'était une des premières fois que la loi Leonetti instituant un droit au " laisser mourir " était appliquée. " Cauchemardesques, inhumains. " Paul Pierra n'a pas d'autres mots pour décrire les six derniers jours de vie d'Hervé. " Ce devait être le temps du deuil, de la préparation au départ, nous avait dit un spécialiste en soins palliatifs, ce fut le temps de l'horreur, du traumatisme pour toute une famille ", témoigne Danièle.

Le 30 mai 1998, Hervé a voulu se suicider. Il s'est pendu chez ses parents avec son ceinturon militaire à la barre fixe sur laquelle il faisait des exercices de musculation. Hervé était un jeune homme mal dans sa peau. Il avait interrompu ses études en terminale, ne savait pas trop ce qu'il voulait faire. Sa consommation régulière de cannabis avait révélé une schizophrénie pour laquelle il avait dû être hospitalisé pendant six mois. " Il allait mieux. Il faisait son service militaire, avait repris le sport, était sorti major du peloton d'élèves gradés et voulait devenir sergent ", se souvient son père. Mais " il y avait un gros hic : les médicaments qu'il prenait pour sa schizophrénie l'avaient rendu impuissant. Nous l'avons su peu après sa tentative de suicide, par sa petite copine avec qui il sortait depuis quatre ans ".

C'est son père, alors capitaine à la Brigade des sapeurs-pompiers de Paris, qui l'a découvert pendu. " Je l'ai décroché, j'ai fait un massage cardiaque, un bouche-à-bouche, puis mes collègues ont pratiqué un électrochoc. Son coeur est reparti, j'ai cru que je l'avais sauvé. " Mais l'anoxie du cerveau d'Hervé a été trop longue. Le jeune homme est plongé dans un coma végétatif irréversible. D'abord hospitalisé à Clamart, dans les Hauts-de-Seine, il est ensuite transféré dans un centre de soins de long séjour à Saumur, dans le Maine-et-Loire, où ses parents ont un pavillon.

Commencent alors de longues années de " temps suspendu " dans ce " mouroir où des personnes très âgées errent dans les couloirs ", témoigne Danièle. Hervé ne quitte jamais son lit. Seule une sonde d'alimentation le maintient en vie. Chaque après-midi, sa mère vient lui parler, le masser, mettre son front contre le sien, décorer sa chambre, lui faire écouter ses musiques préférées. Elle espère un signe, il n'y en aura jamais.

Deux fois par semaine, son père lui raconte les résultats sportifs. La tête du jeune homme est renversée en arrière. Son corps se recroqueville au fil du temps. Ses pieds se tordent vers l'intérieur, ses doigts se crispent, ses jambes se replient, son visage se métamorphose. Hervé est régulièrement secoué par de violentes expectorations qui projettent ses sécrétions jusqu'au plafond et au mur de sa chambre. " L'idée de mettre fin à ses jours nous a bien sûr effleurés, admet Danièle. Nous n'avions pas peur de la prison, mais nous savions que nous n'aurions pas pu survivre à ce geste. "

En septembre 2003 éclate l'affaire Vincent Humbert, du nom de ce jeune homme tétraplégique qui réclamait le droit de mourir. Cette histoire ébranle les époux Pierra. Ils vont suivre dans les moindres détails les développements de cette affaire, puis les travaux de la commission parlementaire sur la fin de vie et les débats lors du vote de la loi Leonetti. Ils adhèrent à l'Association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD) et à l'association Faut qu'on s'active, qui soutient la cause de Marie Humbert, la mère du jeune homme. " Nous avions plein d'espoir pour la libération d'Hervé ", se rappelle son père.

Fin juin 2005, après la parution des décrets de la loi Leonetti autorisant le " laisser mourir ", la famille Pierra dépose une requête auprès du médecin- chef du centre de long séjour de Saumur pour demander l'application de la loi pour leur fils. Débutent alors quatorze mois de bataille avec les médecins.

Mal informée sur le contenu de la loi, traumatisée par la mise en examen du docteur Frédéric Chaussoy, qui a aidé Vincent Humbert à mourir, l'équipe médicale rejette la requête. Les soignants considèrent que la sonde gastrique relève d'un soin de confort et non d'un traitement. Pour eux, cesser l'alimentation s'assimilerait à une euthanasie.

Les époux Pierra vont alors contacter toutes les instances et les personnalités susceptibles d'attester de la légitimité de leur demande. Des membres du centre d'éthique clinique de l'hôpital Cochin viennent à Saumur. Ils concluent que la demande des parents est " légitime et recevable ". Mais l'équipe médicale continue de refuser de " débrancher " Hervé.

Le médecin-chef du centre de long séjour saisit même le procureur de la République. Il lui dit être confronté à un couple en détresse qui souhaite euthanasier son fils. " Seul le directeur de l'hôpital était de notre côté, raconte M. Pierra. Il nous a même suggéré d'aller en Suisse. "

Les parents adressent alors un dossier complet au procureur. Celui-ci prétend ne pas être compétent en matière médicale et précise qu'en cas de refus d'application de la loi, le mieux est de prendre un avocat. Par le biais de son député, la famille entre en contact avec le parlementaire UMP Jean Leonetti. Ce dernier leur conseille - comme le prévoit la loi - de prendre l'avis d'un médecin extérieur. Il les dirige vers Régis Aubry, président du Comité national du développement des soins palliatifs.

" J'ai rencontré tout le monde ", se souvient le docteur Aubry. " Hervé était dans une situation irréversible et ses parents dans une grande souffrance spirituelle et existentielle. Il n'était pas illégitime d'arrêter l'alimentation, à condition d'accompagner le jeune homme avec des soins palliatifs et de permettre à la famille un accompagnement final dans le calme. " Au terme de son rapport, Régis Aubry conclut que " l'application de la loi peut être une réponse à la situation d'Hervé ".

L'équipe médicale finit par accepter. Le protocole ne prévoit pas de sédation, car elle serait susceptible de prolonger le maintien en vie. Le jour du retrait de la sonde d'alimentation est fixé au 6 novembre 2006. Mais rien ne se passe comme prévu. Au deuxième jour, Hervé se met à trembler. Ses tremblements ne vont cesser de croître. " On nous disait, ce n'est rien, c'est comme de l'épilepsie. " Au quatrième jour, " nous avions l'impression qu'il était branché sur du courant électrique ", décrit M. Pierra. Les cinquième et sixième jours, " son corps était comme électrocuté, ses convulsions étaient si violentes qu'il se décollait du lit, c'était inhumain ".

La médecine appelle cela des myoclonies. " Pourquoi ne lui a-t-on pas administré de sédatif ? On nous disait qu'Hervé ne sentait rien, j'espère qu'on ne nous a pas menti ", s'interrogeront à jamais les parents et les deux soeurs d'Hervé " dévastées " par cette fin de vie. Le jeune homme est décédé le 12 novembre. " Je ne peux rien affirmer, glisse M. Pierra, mais je crois que ce jour-là quelqu'un à l'hôpital a fait preuve d'humanité. "

Le docteur Aubry déplore la méthode : " Arrêter les traitements ne signifie pas arrêter les soins. " " On ne peut pas laisser un patient dans un tel inconfort et une famille dans un tel désarroi, considère Bernard Devalois, chef du service des soins palliatifs de l'hôpital de Puteaux, dans les Hauts-de-Seine, qui a déjà été confronté à des cas comme celui d'Hervé. Entre les tergiversations de l'équipe médicale et le mauvais accompagnement, l'affaire Pierra est l'exemple typique d'une mauvaise application de la loi Leonetti. "

Les parents d'Hervé n'en démordent pas : " Affirmer qu'il existe une différence entre, d'un côté, retirer une sonde d'alimentation et attendre la mort et de l'autre faire une piqûre qui évite le traumatisme et la souffrance est d'une totale hypocrisie. "

Ces six jours, ou plus, " lorsqu'ils se passent bien, ne sont pas de l'hypocrisie, répond le docteur Devalois, mais le temps de préparation à la séparation et au deuil ". Son confrère, le docteur Aubry dit " comprendre le militantisme des parents après ce qu'ils ont vécu ". Mais, d'expérience, il sait que " ceux qui ont vécu une euthanasie pour un proche passent d'un sentiment de soulagement à un questionnement qui entraîne des conséquences psychologiques majeures ".

Régis Aubry a déposé un projet auprès du ministre de la santé, afin d'éviter les situations aussi dramatiques que celle d'Hervé Pierra. La grande majorité des médecins ignorent la loi Leonetti, aucun moyen n'a été donné pour son application et aucun outil d'évaluation n'a été mis en place malgré les demandes incessantes de création d'un Observatoire des pratiques de fin de vie. " La situation ne peut pas être pire qu'actuellement ", lâche M. Aubry.

Un livre, écrit par Gilles Antonowicz, l'avocat de Chantal Sébire, sortira le 2 mai sur l'histoire Pierra. Il s'intitulera, Moi, Hervé Pierra, six jours pour mourir.

Sandrine Blanchard

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7 avril 2008 1 07 /04 /avril /2008 08:00
J'avais déjà signalé dans ce blog que je n'appréciais pas la rubrique 'Portrait' du journal 'Le Monde'. J'avais déjà dit que cette rubrique s'apparentait bien plus à du 'cirage de pompes en règle' qu'à un véritable travail journalistique.

Mon opinion n'est pas prête de changer à la lecture de cet article publié dans cette même rubrique dans le journal 'Le Monde' daté du 28 Mars 2008.

On y parle d'une personne sans intérêt qui fait un boulot sans intérêt dans un gouvernement qui peine véritablement à redonner confiance à nos concitoyens.

Dès lors, pourquoi écrire tant de lignes sur cette personne dont la médiocrité politique n'a d'égale que la médiocrité de ses actions passées et futures ?

Dans l'art de mettre en avant plan des personnes médiocres et sans intérêt, la rubrique 'Portrait' du journal 'Le Monde' est décidément devenue reine.

C'est à croire que si l'on veut décrédibiliser une personne, il suffit de faire paraître un article sur elle dans la rubrique 'Portrait' du Monde, pour y arriver ;)

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Nadine Morano La revanche de Madame Sans-Gêne
revanche de Madame Sans-Gêne Décriée pour ses manières directes et ses déclarations sulfureuses, l'ancienne porte-parole de l'UMP a été nommée secrétaire d'Etat à la famille. Une revanche pour cette militante issue d'un milieu modeste   

Il y a, chez Nadine Morano, toute nouvelle secrétaire d'Etat à la famille, comme une forme de certitude. " Je serai à la hauteur ", lâche-t-elle, dans le TGV qui la ramène sur ses terres, à Toul (Meurthe-et-Moselle). Curieux retour, en vérité. Le dimanche précédent, elle " fêtait " sa défaite au second tour des élections municipales, quand son téléphone portable a sonné : " C'est Nicolas, je voulais te dire que tu feras partie du gouvernement. " Voilà. Et tant pis pour les grincheux. Pour les journalistes qui l'avaient enterrée, au motif qu'elle parlait un peu trop fort, un peu trop vite.

" Quand on est responsable politique, dit-elle, c'est pour s'exprimer. Sinon on fait du tricot... " Trop voyante, aussi, trop sarkozyste, surtout. Décriée de partout. " On m'a rayée des listes pour cause de sarkozysme aigu ", assure l'ancienne porte-parole de l'UMP. Une revanche, forcément, que cette entrée au gouvernement, là où on ne l'attendait plus.

La voilà, ce vendredi matin, à 44 ans, de retour, sous une pluie mêlée de neige, sur les hauteurs de Nancy. Cette grande barre grise, où tout a commencé. Elle s'extirpe de la Vel Satis, grand manteau, talons aiguilles, blondeur effrontée. On la devine à l'aise dans la gadoue ou dans les escaliers qu'elle dévalait naguère quatre à quatre. Elle écoute à peine les questions, elle est partie trente ans en arrière. C'est la petite Nadine qui, de sa fenêtre, guettait les appels de phares de son père qui garait son 38 tonnes sur le parking d'en face. La gamine qui prenait une paire de claques de sa mère, ouvrière depuis l'âge de 14 ans, si elle rentrait plus tard que prévu. Et puis la bonne copine, posters aux murs de Johnny et de Claude François, recevant les messages de Rosanna, qui faisait glisser ses courriers du 15e au 5e étage, avec une pelote de laine et une pince à linge.

Rien n'a été offert à Nadine Morano, fille de parents gaullistes. Elle raconte, avec un rien de gêne, les regards de ses amis étudiants en fac de droit à Nancy : " Je souffrais, j'avais un grand retard en matière de culture. On m'a fait comprendre le poids de l'hérédité. Mais aujourd'hui, la loi, c'est moi qui la fais... " Elle l'affirme sans ambages : " Je voulais être ministre. "

A l'université, elle est déjà encartée au RPR. Elle milite, rencontre Nicolas Sarkozy dans les meetings de jeunes. Après 1995, quand il entame sa traversée du désert, elle le soutient publiquement. Et qu'importe s'il faut pour cela couper le lien avec le couple Chirac, à qui elle doit pourtant son siège de député.

En 2002, elle gagne aux forceps l'investiture pour les élections législatives, contre un candidat centriste, au prix d'un déplacement à Lyon et d'un aparté avec le candidat Chirac. En 2007, elle est réélue sans trop de soucis. Un parcours plutôt enviable, pour une responsable politique qui cumule, selon elle, quatre handicaps : " Etre femme, plutôt pas mal de sa personne, de condition modeste, et provinciale. " Jusqu'à cette défaite, aux élections municipales, contre sa rivale locale du PS, Nicole Feidt. " Je ne dirai pas le fond de ma pensée ", lâche Mme Feidt. " Mme Morano est brutale, dit-elle tout de même. C'est une femme de coups, elle ne sait pas reconnaître qu'elle a tort. On a évité le pire, qu'elle soit nommée aux droits de la femme... "

Ce sera donc la famille. Elle connaît le sujet. Trois enfants, 19, 17 et 11 ans, un mari dont elle est séparée, à l'amiable. Elle est de religion catholique, ses fils ont été enfants de choeur. A Toul, elle s'est installée dans une grande bâtisse du XVIIIe siècle, achetée à crédit. " Je n'ai pas de fric, pas de patrimoine. Et je garde toutes mes factures. " Ses parents vivent avec elle. A sa mère, femme digne, elle confie le soin de gérer au quotidien sa couvée. Et puis il y a le père. La figure aimée. De loin, ce matin-là, elle l'aperçoit qui sourit, à travers la baie vitrée, cloué sur son fauteuil. " Il m'a vue... ", sourit-elle. Il a 78 ans, survit tant bien que mal à un accident vasculaire cérébral qui l'a laissé à moitié paralysé et aphasique. Quand elle le serre dans ses bras, il lui prend la main et la pose contre sa joue. On devine l'infinie tendresse. A cet instant, Nadine Morano ne joue plus les femmes politiques, fortes : " Quand je suis en difficulté, je me mets contre lui, comme ça... "

L'histoire de son père se confond avec sa propre destinée politique. C'est pour lui qu'elle a porté la loi sur la fin de vie, adoptée en 2005. Sa plus grande fierté à ce jour. " Trente ans après la loi contre l'avortement, je suis montée à la tribune défendre cette loi ", se souvient-elle. Elle a travaillé de concert avec le député socialiste Gaëtan Gorce. " Elle est courageuse, explique ce dernier, elle n'a pas hésité à prendre de front sa majorité. Elle est indocile et rebelle. Mais elle se fait aussi beaucoup de tort, elle a une vraie finesse de réflexion, elle vaut beaucoup mieux que l'image dans laquelle elle s'enferme. " Pour Frédéric Lefebvre, ancien du cabinet Sarkozy et député UMP, " ce qu'apprécie le président chez elle, c'est qu'elle dit les choses et sait de quoi elle parle ".

Pourquoi, alors, cette image brouillée ? " Parce qu'elle représente le cynisme le plus vulgaire de son maître ", assure le député PS Arnaud Montebourg. S'il " faut des cicatrices ", comme aime à le dire Nicolas Sarkozy, alors Nadine Morano en compte son lot. Les petites phrases péremptoires, ici ou là, comme lorsqu'elle accuse le PS - en plein débat sur la sécurité - de se " ranger du côté des assassins ". Jusqu'à cette dispute très médiatique avec sa nouvelle collègue du gouvernement, Fadela Amara, qui finira par la traiter de Castafiore. " Je suis caricaturée, lasérisée, dit-elle, lasse. Quand je reçois un jeune des cités, je fais tout pour le sortir de son milieu. Je lui dis de retirer sa capuche, de quitter son jogging. Fadela n'aurait pas dû employer le terme "à donf". Mais elle n'a pas assez d'expérience politique pour prendre du recul. "

Elle se dit " pragmatique ", milite pour " l'exception d'euthanasie ", veut donner aux enfants issus des familles homoparentales " les mêmes droits que les autres ", et souhaite trouver une solution pour les femmes qui élèvent seules leur enfant " et ne peuvent même pas se déplacer pour un entretien d'embauche ". Elle continuera de détester la Gay Pride, cette " fête exhibitionniste " avec ces " types en porte-jarretelles dans les rues ", et de vénérer Le Cercle des poètes disparus, son film de chevet. Elle a une obsession : " Regarder toujours devant soi, vers le haut. " De son premier conseil des ministres, elle a gardé le chevalet en bois, avec son nom inscrit, désignant sa place. Une revanche ? " Un accomplissement ", préfère-t-elle.

Gérard Davet

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