Les radars sur les routes et la grande sévérité des sanctions a permis d'économiser 4000 morts par an.
Car rien n'est plus précieux que la vie humaine, je préfère largement tous ces gros cons qui chialent et pleurent sur leurs points et permis perdus, qu'une mère de famille qui pleure sur son gosse mort dans un accident de la route.
Comme beaucoup de monde, j'ai aussi perdu des points. Je me suis donc tenu tranquille pendant 3 ans, et j'ai attendu qu'ils reviennent, et ils sont revenus. Bien sûr, c'est chiant de rouler à 90 et de caler l'aiguille pour qu'elle n'aille pas à 96. Bien sûr, c'est chiant de faire attention à tout sur la route et de ne pas dépasser comme un dératé. Bien sûr, c'est chiant, en agglo, de tenir le 50. Mais on connaît tous les règles : elles sont affichées, et bon nombres de radars automatiques sont signalés.
Le type qui se fait prendre est donc un connard de première (et cette phrase vaut aussi pour moi). Quand on est un con, on paie et on ferme sa gueule... pour préserver la vie humaine, car, je le répète, c'est ce qu'il y a de plus précieux.
Mais c'est vrai que c'est beaucoup plus facile de faire l'intéressant dans le journal 'Le Monde' à s'inventer des excuses à la con et à faire sortir les paquets de Kleenex pour son boulot perdu, que de prendre ses responsabilités : on appelle ça la connerie humaine, et elle est sans limite.
Un article du journal 'Le Monde' daté du 25 Août 2010
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Automobilistes, et sans permis
Si la politique de sécurité routière porte ses fruits, le système actuel de sanctions suscite des critiques
TéMOIGNAGES
Ils ont entre 20 et 60 ans. Ils conduisent ou ont conduit sans permis. En 2009, sur les 112 584 automobilistes contrôlés sans permis, plus de 43 000 conduisaient malgré le retrait du sésame ou avec un sésame non prorogé ; et quelque 66 000 ne l'avaient jamais obtenu.
Combien sont-ils en réalité ? 300 000, estime l'Observatoire national interministériel de la sécurité routière (Onisr). Ces chiffres, face aux 38 millions de titulaires d'un permis de conduire, semblent pourtant déjà représenter un véritable problème de société.
Pour Philippe Vénère, ancien chef de la 1re division de police judiciaire de Paris, ex-officier du ministère public chargé des procès-verbaux, auteur d'un Manuel de résistance contre l'impôt policier (Max Milo, 2009), " c'est sans conteste l'instauration du permis à points - en 1989 - avec la multiplication des contrôles et des sanctions automatiques qui a poussé les conducteurs à devenir hors-la-loi, malgré eux ".
Perdre ses douze points ou ne pas réussir à parcourir les trois ans requis sans commettre de faute ni écoper d'autres retraits de points afin de les récupérer devient la norme. Quant aux points regagnés après les stages, ils sont, souvent, de nouveau avalés par les flashes des radars...
Découragés par la complexité et la cherté des recours juridiques, certains franchissent la ligne jaune. Didier - qui requiert l'anonymat, comme tous les témoins rencontrés, commercial en matériel agricole, 53 ans et plus de trente ans d'exercice routier -, parcourt près de 8 000 km par mois.
Téléphone portable à l'oreille, petits dépassements de vitesse - entre 10 et 30 km/h sur l'autoroute -, oubli de la ceinture... Ces fautes " légères " ont eu raison de son permis. " Je continue et n'ai rien dit à mon employeur, explique-t-il. Je fais très attention, car évidemment ce que je crains le plus, c'est l'accident. Je vis très mal cette situation. "
En attendant de pouvoir repasser l'examen du code, Daniel, 39 ans, n'a pas le choix non plus : il conduit, l'oeil rivé sur les panneaux. " J'enfreins la loi avec appréhension, concède cet ingénieur en informatique. A l'heure où la voiture est pour beaucoup un outil indispensable pour continuer à travailler, les radars répriment trop aveuglément. "
Luc n'en est pas encore là. Mais, compte tenu des 35 000 km par an qu'il effectue dans le cadre de son métier, il se sent " condamné à plus ou moins brève échéance à perdre son permis de conduire ". Il ne décolère pas face à la traque permanente et " les incessants changements de limitation de vitesse, dont parfois la justification nous échappe ".
Quant à Jean-André, 54 ans, il n'hésite pas : " Sauf infraction grave, je roulerais sans permis si l'on devait me le retirer. " Ce gestionnaire d'un centre de santé en province ne se considère pourtant pas comme un voyou de la route : " J'ai perdu quatre points pour un stop mal placé que j'ai dépassé à l'allure d'un homme au pas. Cette façon d'administrer des punitions sans prendre la peine d'examiner le contexte et les circonstances, cela n'existe dans aucun autre domaine. C'est pour moi contraire aux principes de justice. Je roule 120 km par jour sous le coup d'une menace permanente. "
Jacques Myard, député (UMP) des Yvelines, reprend à son compte cette réplique de Georges Pompidou : " Arrêtez d'emmerder les Français ! ", avant d'expliquer : " La conduite sans permis n'est plus le fait d'une population marginale, mais de personnes qui estiment ne plus avoir le choix ", dénonce-t-il dans une proposition de loi déposée le 19 mai 2009, visant à supprimer le retrait de points pour les petites infractions et à soumettre l'opportunité de l'annulation du permis de conduire en cas de solde de points nul à l'autorité administrative.
Toutefois, pas question pour l'élu " de contester que l'insécurité routière a baissé significativement. Il faut sanctionner fortement les infractions lourdes : vitesse, alcool, cannabis, etc. Mais pourquoi sanctionner des conduites à 56 km/h au lieu de 50 ?... Avec les voitures modernes, on sait qu'il suffit d'un bref appui sur l'accélérateur pour se faire piéger. De plus, il y a des situations absurdes où l'on se fait flasher pour rien ".
Comme M. Vénère, M. Myard déplore " cette politique basée essentiellement sur la répression, accroissant le nombre de permis invalidés au point qu'aujourd'hui rares sont les conducteurs réguliers ayant encore la totalité de leurs points, chacun étant susceptible de commettre une légère infraction ".
Ce n'est pas l'avis du ministère de l'intérieur, pour qui peu de conducteurs perdent leur permis à la suite de petites infractions. Pas non plus celui de la plupart des associations pour la sécurité routière, qui lient les suspensions de permis par accumulation de perte de points à l'alcoolémie et à la grande vitesse... Pourtant, les statistiques 2009 du ministère placent en avant-dernière position le nombre d'infractions pour alcoolémie, loin derrière la vitesse, les règles de circulation, de priorité et de port de ceinture ou de casque...
M. Vénère va plus loin, accusant " cette machine à pognon qui a fait passer le service public au service des citoyens à un service exclusif de la trésorerie publique. Des juges de proximité, non magistrats, traitent les réclamations des contraventions. Ils prennent des décisions sans argumentation, les jugements ne sont pas motivés "...
Et ceux qui ont respecté la règle suprême (sans permis, ils ne conduisent plus) ? Guy, 59 ans, a perdu le sien à la suite de petites infractions. Il travaillait dans l'audiovisuel et transportait les équipes de tournage et des journalistes. " Il faut répondre aux uns et aux autres. Comment ne pas écoper de contraventions, même en étant prudent ? " Il a pu trouver un autre poste dans son entreprise. Dans quelques jours, il repasse le code.
Patrick, 56 ans, chauffeur de grande remise, n'a pas eu la même chance, et perçoit aujourd'hui le revenu de solidarité active (RSA). " J'ai repassé avec succès mon permis grâce à des aides (...). Mais mon nouveau permis est considéré comme probatoire pour trois ans. Cela m'interdit de reprendre une activité de chauffeur de grande remise. "
Quant à ceux qui ont conduit sans jamais avoir eu le permis, ils avancent son coût prohibitif, et condamnent l'organisation commerciale des auto-écoles. Ainsi, Sébastien, 37 ans, et Romain, 30 ans, aujourd'hui en règle, ont conduit sans permis respectivement pendant sept et trois ans.
Mélina Gazsi
* 9 millions de points retirés en 2009
Selon les données du ministère de l'intérieur, sur les quelque 6 millions d'infractions qui ont été traitées en 2009, plus de 9 millions de points ont été retirés et plus de 90 000 dossiers d'annulation de permis ont été instruits. La nature des infractions se répartit de la manière suivante : 4,8 millions d'infractions ont eu lieu à la suite d'un excès de vitesse (les statistiques ne précisent pas la part des infractions où la vitesse est supérieure de 20 km/h à la limitation), 590 000 pour non-respect des règles de circulation, 221 000 pour ignorance des règles de priorité, 167 000 pour non-usage de la ceinture ou du casque, et 142 000 pour -alcoolémie.